Sam et Charlie vont en bateau

Sam et Charlie vont en bateau. De Tom Wolfe. Folio édition. 302 pages.



Ce livre est la réunion de onze articles écrits par Tom Wofe, l’un des créateur de ce que l’on a appelé dans les années 60, « le nouveau journalisme ».
Le nouveau journalisme mariait avec une certaine virtuosité les faits journalistique avec une écriture plus littéraire.

L’article qui nous intéresse parle de la vie d’un pilote de l’aéronavale basé sur la porte avion de classe Midway le Coral Sea. Cette histoire a donné le titre du livre d’ailleurs.

USS Coral Sea.


L’auteur nous fait bien ressentir l’aspect presque mystique du statut de pilote, qui bien qu’être assis sur une machine bourrée de technologie qui l’assiste dans ses missions, cela reste néanmoins une masse de métal de 15 tonnes qui doit atterrir à 250 kilomètres à l’heure sur le timbre poste mouvant qui sert de piste au porte avion, et quelque part il faut une certaine dose de "magie" pour y arriver.

Le talent de Tom Wolfe n’est pas seulement de nous relaté avec détails la journée du pilote, mais c’est aussi celui ne nous faire rentrer dans sa tête :

« Il n’est pas recommandé de penser que tout peut se passer de façon identique le jour où, en fin de compte, comme c’est arrivé à 799 autres Américains, aviateurs, radaristes et pilotes d’hélicoptères, votre carcasse est pulvérisée dans le ciel. Un jour qui commencerait dans cette même atmosphère feutrée et de bonne compagnie.
Les prémonitions sont malsaines pour  un pilote. »

Sam et Charlie ?  Je pensais que l’auteur voulait parler de l’opposition entre [l’oncle] Sam et [Victor] Charlie, mais en fait il parle d’un espace qui se trouve comme le dise les pilotes, entre le marteau et l’enclume.  Sam, c’est bien sûr les missiles Sam russe, qui montent vers les avions comme des « poteaux  télégraphiques volant » qui volent trois fois plus vite que votre F-4, et Charlie, c’est la DCA Viêt-Cong qui essaye de vous attirer inexorablement au sol lorsque vous essayez de décrocher les SAM.

Avion chasseur Bombardier F-4


Cet article de 54 pages vous affranchira d’un état d’esprit, d’une méthode, d’une procédure de mission qui nous offre une vision globale de l’action aéronautique américaine durant la guerre du Vietnam.
Je termine par une phrase sibylline dite par les pilotes pour plaisanter lors des retours de mission :
« Seul votre blanchisseur le sait vraiment ! ».

Tom Wolfe.

L'auteur vient de nous quitter. Bye Tom. (2 mars 1930-14 Mai 2018)

https://www.courrierinternational.com/article/archive-quand-tom-wolfe-parlait-des-super-riches