AIR AMERICA. L'histoire secrète des pilotes de la CIA / Christopher ROBBINS / 1997
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Re: AIR AMERICA. L'histoire secrète des pilotes de la CIA / Christopher ROBBINS / 1997
gros fumiste. Il va falloir que je le lise.
javel- Messages : 3243
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Re: AIR AMERICA. L'histoire secrète des pilotes de la CIA / Christopher ROBBINS / 1997
Comme dit ailleurs , j ai adoré !
Ça démystifie pas mal la CIA , malgrés la grosse machine.
Les témoignages de pilotes ,un peu flambeurs et accro a l adrénaline.
Les conflits avec les agents de terrain de la CIA ...
Les photos sont Super.
Ça démystifie pas mal la CIA , malgrés la grosse machine.
Les témoignages de pilotes ,un peu flambeurs et accro a l adrénaline.
Les conflits avec les agents de terrain de la CIA ...
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DON CORLEONE- Messages : 633
Date d'inscription : 20/11/2009
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Re: AIR AMERICA. L'histoire secrète des pilotes de la CIA / Christopher ROBBINS / 1997
Merciiiijavel a écrit:gros fumiste.
Redonnes-moi ton adresse en MPjavel a écrit:Il va falloir que je le lise.
_________________
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Re: AIR AMERICA. L'histoire secrète des pilotes de la CIA / Christopher ROBBINS / 1997
AIR AMERICA
De Christopher Robbins
Albin Michel 1996. 359 pages.
Sur ce forum, beaucoup d’entre nous connaissent le nom de cette branche de la CIA qui grenouilla durant la guerre du Vietnam, mais dont pour ma part l’ampleur de son engagement m’était tout à fait inconnue.
Le film Air America réalisé par Roger Spottiswoode avec Mel Gibbson fait pâle figure à côtés de ce livre qui se lit comme un véritable roman d’aventure.
Sa force et son attrait vient du fait que l’auteur a réussi à recueillir un grand nombres de témoignages d’anciens pilotes et certains cadres de l’Agence américaine.
De plus Christopher Robbins a mis à plat presque l’ensemble de cette compagnie, véritable trust commercial, qui englobait de multiples compagnies baptisées sous d’autres noms et fabriquée comme démantelées selon les circonstances ce qui fait qu’il y eu tout de même des compagnies aériennes qui s’appelaient China Air Transport ou Iran Air ! Du grand art !
Avion Goodyear ou avion gonflable, prototype essayé afin d’atterrir sur courte distance
L’auteur met en avant que ce qu’il considère comme la plus grande compagnie aérienne du monde car même si celle-ci remplissait des missions secrètes plus ou moins abracadabrantesque dans des conditions parfois plus risquées que des missions de combat, elles remplissaient aussi en façade des opérations tout à fait « légales » de transport de passagers où de matériel pour des missions humanitaires.
Le livre passe en revue chronologiquement tous les théâtres des opérations où les trains d’atterrissages d’Air America touchait le sol, que ce soit au moyen orient, en Amérique du sud* où bien sûr en Asie du Sud Est, régions qui ici est notre point d’intérêt.
Je ne reprendrais pas dans le détails toutes les anecdotes dont le livre regorge, mais entre l’histoire de la recherche des avions à atterrissage court pour les pistes tortueuses du Laos, ainsi que l’intelligence des cochons au Laos encore, au sol qui avaient appris à reconnaitre le moment où les avions larguait des sacs de riz à se précipiter sur la piste au cas où l’un d’entre eux viendrait à éclater !
Par contre je vous livre un extrait poignant d’un témoignage de pilotes ravitaillant durant les dernières semaines de la bataille de Dien Bien Phu, McGoon et Burford :
« En inspectant l’habitacle criblé d’éclats sitôt l’atterrissage de Burford, McGoon secoua la tête et déclara : « Quelqu’un devait porter un aimant. »
Une semaine plus tard [.] McGoon était en ressource quand une rafale de mitraillette toucha ses gouvernes. [.] McGoon lança sur les ondes : « J’ai comme un léger problème pour maîtriser ce piège**. » [.] l’appareil effectua des sauts de puces avant de s’immobiliser. « Maintenant, observa-t-il je sais ce que c’est que de chevaucher un kangourou. » Burford était là pour l’accueillir avec une question douceureuse : « Personne ne m’a emprunté mon aimant ? »
Un après-midi pour un vol de routine [.]McGoon avait malicieusement attiré Burford comme copilote [.] McGoon taquinat son ami : « Maintenant nous saurons qui porte cet aimant. » [.] (Lors d’un largage, le pilote Kusak qui suivait l’appareil des deux pilotes chevronnés fit cette observation) Il vit les dégâts, une partie du bord d’attaque de l’aile gauche avait éclaté et le moteur crachait si fort de l’huile que le part brise de Kusak était aspérgé. Un second obus toucha l’arrière de la poutre droite. Le C-119 tomba brusquement manifestement hors de contrôle, et manque de percuter l’avion de Kusak. Kusak [.] dit à McGoon de sauter. [.] Ça ce n’était pas son style. [.] « Je vais continuer aussi longtemps que je pourrai. » (Kusak) demanda à McGoon s’il pensait pouvoir tenir. » C’est du gâteau », fut sa réponse.
[.] Kusak entendit la voix de McGoon dire posément : « Regarde comme ça fait fils. » Le saumon de l’aile gauche lacéra le flanc d’une colline et l’appareil fit lentement et délibérément la roue avant d’exploser dans une mer de flammes. McGoon portaient tous les deux un aimant.
A quelques centaines de mètres devant [.] se trouvait une petite bande de terrain sur laquelle ils auraient pu se poser. Et Diên Biên Phu tomba le lendemain. »
C-119
Le chapitre sur la guerre au Laos (Guerre clandestine) fut aux dires des pilotes la plus dangereuse qu’ils aient connue. Les largages de tous genres prenaient des formes assez improbables car la devise de cette compagnie aérienne était en tout point véridique : « N'importe quoi, n'importe où, n'importe quand ! »
La géographie très montagneuse du Laos rendait les vols et surtout les atterrissages très périlleux.
Les mercenaires Méos ravitaillés par la CIA ne rendaient pas ses missions plus simples. Les pistes étant à flan de montagne, courtes, on avait installé des manches à air afin d’être sûr que les conditions venteuses étaient remplies pour minimiser les risques. Un pilote raconta que l’ors d’un atterrissage, alors que la manche à air était en berne, son avion fut pris par une rafale, et il manquât de peu de s’écraser sur la paroi rocheuse du bord de piste. Le chef Méos, avait compris que si les conditions étaient mauvaise l’avion n’atterrirait pas, aussi il avait rempli la manche à air de cailloux !
Helio U-10D qui servit beaucoup sur les pistes courtes et cahoteuses du Laos
Un « client » un jour demanda à un pilote de prendre de la soupe chaude pour faire un largage. Cette soupe n’était autre qu’une bombe au Napalm rustique fabriqué à base de lessive pour faire gélifier l’essence dans des barils de 190 litres. Ces expérimentations assez efficaces sur le terrain ne passaient pas vraiment inaperçues… et l’ambassadeur US de l’époque mis vite les holàs à ce type de bricolage dangereux et voyant en 1970 même si les pilotes laissèrent entendre que les largages continuèrent longtemps après.
Une autre fois, l’ambassadeur due doucher l’enthousiasme des pilotes d’Air America lorsqu’un pilote d’hélicoptère qui suivait une infiltration Nord Vietnamienne aperçu un vieil Antonov qui appuyait la progression ennemie à la grenade. L’avion soviétique, véritable relique était moins rapide que l’hélicoptère et celui-ci se place au-dessus. Le mécanicien pris son trophée (AK47) et balança une rafale. L’Antonov s’écrasa. Première victoire aérienne de la compagnie d’une voilure tournant sur un avion! L’ambassadeur à Ventiane ne cacha pas sa colère tandis que Vang Pao offrit force champagne à l’équipage !
Illustration de cette action.
La guerre du Laos est étroitement lié à celle du Vietnam, mais Air America n’avait pas le soutien direct d’une force US au sol et en l’air, ce qui rendit les missions extrêmement coûteuse en hommes et en matériel. Les carlingues des avions recevaient beaucoup d’impact, souvent de calibres assez importants.
Durant la guerre du Vietnam les missions furent moins périlleuses car la plupart des couloirs aériens étaient « sondés » et les itinéraires vérifiés, ce qui n’empêcha pas des mauvaises surprises. Par exemple, un pilote, Bob Murray, fut touché treize fois et abattu deux fois !
Certains furent retenue prisonniers après un crash, ou pire, exécuté directement dans leur cockpit s’ils n’avaient pas pu s’en extraire. La compagnie n’était plus vraiment clandestine et œuvrait aussi directement pour les différents corps d’armés US impliqué dans la guerre. D’ailleurs l’US air Force « prêtait » gracieusement des appareils aux pilotes d’Air America et donc l’action de la compagnie fut plus manifeste, plus militarisée.
Un pilote raconta que son avion était chargé de grenade à main du sol au plafond. Sa charge était supérieure aux normes de l’avion et les risques de crash étaient réel par mauvaises conditions météo, courante au Laos, et aussi il fallait ajouter à l’instabilité de la cargaison, si une seule grenade était défaillante, le sort de l’appareil aurait été vite réglé ; le pilote dira que si une personne au moment du vol était venu au-dessus de son épaule et pour lui dire dans l’oreille « boom !! » il aurait fait une crise cardiaque sur le champ. Néanmoins ce même pilote affirma qu’il préférait mille faut transbahuter des explosifs que des poussins car une fois il due livrer 10000 poussins dans des villages rebelles, et qu’il trouva que l’odeur était insupportable !
Il y eu même un club des pilotes de cochons car leur transport n’était pas sans danger car l’urine de cochons riche en ammoniaque rongeait la structure de l’avion et créait des avaries parfois grave.
Les pilotes aussi pouvaient passer au travers du pire sans le savoir. Lors d’un appel d’urgence pour transporter des munitions à un endroit où des troupes amies se défendaient, le pilote qui avait perdu le contact radio fini par trouver l’endroit et se posa. Les soldats qui l’attendaient déchargèrent les munitions et il reparti sans problème. En retour l’opérateur radio lui envoya le message que l’endroit était tombé et qu’il ne devait pas y aller. Il avait sans le savoir livré au Viêt-Cong !
Ce livre regorge d’histoires plus incroyables les unes que les autres, en faire la liste prendrait trop de temps ici. L’avant derniers chapitre développe la porosité entre les missions de la compagnie et du trafic de drogue, en parti destiné à financer les rebelles et d’autre part les dérives des « clients » (Officier Laotiens, pilotes peu scrupuleux, mercenaires, anciens agents de la CIA, chef de guerre.) qui générèrent beaucoup d’argent et surtout impliqua la compagnie dans des actions complètement mafieuse. Là encore la réalité dépasse de loin la fiction. Ce n’est pas sans rappeler ce qui se passa quelques années plus tard en Amérique du Sud et dont la vie (et la mort) de Barry Seal reprend le même schéma déjà vue au Cambodge, en Birmanie et au Laos.
Le dernier chapitre met l’accent sur les dernières heures d’AA au Vietnam où le rôle des pilotes avait été déterminant pour l’évacuation des personnels civiles et militaire avant et pendant la chute de Saigon. Les pilotes impliqués se souviennent avec émotions de ces missions les plus dures qu’ils aient eu à faire d’un point de vue émotionnel car tous les sauvetages ne purent être réalisés, et le plus souvent les pilotes savait que le nombre d’abandon seraient pour ceux non récupéré synonyme de mort certaine. Devenus gênant après la fin de la guerre, les pilotes eurent quelques soucis pour faire reconnaitre les services rendus et les indemnisations comme le reclassement dans d’autres secteurs furent difficiles et éprouvant.
PS: J'ai cherché à savoir si le livre avait été réédité depuis le temps, mais non, donc il n'est pas évident à trouver. Je remercie donc chaleureusement CuiCui qui ma l'a fait gracieusement parvenir. bisou.
De Christopher Robbins
Albin Michel 1996. 359 pages.
Sur ce forum, beaucoup d’entre nous connaissent le nom de cette branche de la CIA qui grenouilla durant la guerre du Vietnam, mais dont pour ma part l’ampleur de son engagement m’était tout à fait inconnue.
Le film Air America réalisé par Roger Spottiswoode avec Mel Gibbson fait pâle figure à côtés de ce livre qui se lit comme un véritable roman d’aventure.
Sa force et son attrait vient du fait que l’auteur a réussi à recueillir un grand nombres de témoignages d’anciens pilotes et certains cadres de l’Agence américaine.
De plus Christopher Robbins a mis à plat presque l’ensemble de cette compagnie, véritable trust commercial, qui englobait de multiples compagnies baptisées sous d’autres noms et fabriquée comme démantelées selon les circonstances ce qui fait qu’il y eu tout de même des compagnies aériennes qui s’appelaient China Air Transport ou Iran Air ! Du grand art !
Avion Goodyear ou avion gonflable, prototype essayé afin d’atterrir sur courte distance
L’auteur met en avant que ce qu’il considère comme la plus grande compagnie aérienne du monde car même si celle-ci remplissait des missions secrètes plus ou moins abracadabrantesque dans des conditions parfois plus risquées que des missions de combat, elles remplissaient aussi en façade des opérations tout à fait « légales » de transport de passagers où de matériel pour des missions humanitaires.
Le livre passe en revue chronologiquement tous les théâtres des opérations où les trains d’atterrissages d’Air America touchait le sol, que ce soit au moyen orient, en Amérique du sud* où bien sûr en Asie du Sud Est, régions qui ici est notre point d’intérêt.
Je ne reprendrais pas dans le détails toutes les anecdotes dont le livre regorge, mais entre l’histoire de la recherche des avions à atterrissage court pour les pistes tortueuses du Laos, ainsi que l’intelligence des cochons au Laos encore, au sol qui avaient appris à reconnaitre le moment où les avions larguait des sacs de riz à se précipiter sur la piste au cas où l’un d’entre eux viendrait à éclater !
Par contre je vous livre un extrait poignant d’un témoignage de pilotes ravitaillant durant les dernières semaines de la bataille de Dien Bien Phu, McGoon et Burford :
« En inspectant l’habitacle criblé d’éclats sitôt l’atterrissage de Burford, McGoon secoua la tête et déclara : « Quelqu’un devait porter un aimant. »
Une semaine plus tard [.] McGoon était en ressource quand une rafale de mitraillette toucha ses gouvernes. [.] McGoon lança sur les ondes : « J’ai comme un léger problème pour maîtriser ce piège**. » [.] l’appareil effectua des sauts de puces avant de s’immobiliser. « Maintenant, observa-t-il je sais ce que c’est que de chevaucher un kangourou. » Burford était là pour l’accueillir avec une question douceureuse : « Personne ne m’a emprunté mon aimant ? »
Un après-midi pour un vol de routine [.]McGoon avait malicieusement attiré Burford comme copilote [.] McGoon taquinat son ami : « Maintenant nous saurons qui porte cet aimant. » [.] (Lors d’un largage, le pilote Kusak qui suivait l’appareil des deux pilotes chevronnés fit cette observation) Il vit les dégâts, une partie du bord d’attaque de l’aile gauche avait éclaté et le moteur crachait si fort de l’huile que le part brise de Kusak était aspérgé. Un second obus toucha l’arrière de la poutre droite. Le C-119 tomba brusquement manifestement hors de contrôle, et manque de percuter l’avion de Kusak. Kusak [.] dit à McGoon de sauter. [.] Ça ce n’était pas son style. [.] « Je vais continuer aussi longtemps que je pourrai. » (Kusak) demanda à McGoon s’il pensait pouvoir tenir. » C’est du gâteau », fut sa réponse.
[.] Kusak entendit la voix de McGoon dire posément : « Regarde comme ça fait fils. » Le saumon de l’aile gauche lacéra le flanc d’une colline et l’appareil fit lentement et délibérément la roue avant d’exploser dans une mer de flammes. McGoon portaient tous les deux un aimant.
A quelques centaines de mètres devant [.] se trouvait une petite bande de terrain sur laquelle ils auraient pu se poser. Et Diên Biên Phu tomba le lendemain. »
C-119
Le chapitre sur la guerre au Laos (Guerre clandestine) fut aux dires des pilotes la plus dangereuse qu’ils aient connue. Les largages de tous genres prenaient des formes assez improbables car la devise de cette compagnie aérienne était en tout point véridique : « N'importe quoi, n'importe où, n'importe quand ! »
La géographie très montagneuse du Laos rendait les vols et surtout les atterrissages très périlleux.
Les mercenaires Méos ravitaillés par la CIA ne rendaient pas ses missions plus simples. Les pistes étant à flan de montagne, courtes, on avait installé des manches à air afin d’être sûr que les conditions venteuses étaient remplies pour minimiser les risques. Un pilote raconta que l’ors d’un atterrissage, alors que la manche à air était en berne, son avion fut pris par une rafale, et il manquât de peu de s’écraser sur la paroi rocheuse du bord de piste. Le chef Méos, avait compris que si les conditions étaient mauvaise l’avion n’atterrirait pas, aussi il avait rempli la manche à air de cailloux !
Helio U-10D qui servit beaucoup sur les pistes courtes et cahoteuses du Laos
Un « client » un jour demanda à un pilote de prendre de la soupe chaude pour faire un largage. Cette soupe n’était autre qu’une bombe au Napalm rustique fabriqué à base de lessive pour faire gélifier l’essence dans des barils de 190 litres. Ces expérimentations assez efficaces sur le terrain ne passaient pas vraiment inaperçues… et l’ambassadeur US de l’époque mis vite les holàs à ce type de bricolage dangereux et voyant en 1970 même si les pilotes laissèrent entendre que les largages continuèrent longtemps après.
Une autre fois, l’ambassadeur due doucher l’enthousiasme des pilotes d’Air America lorsqu’un pilote d’hélicoptère qui suivait une infiltration Nord Vietnamienne aperçu un vieil Antonov qui appuyait la progression ennemie à la grenade. L’avion soviétique, véritable relique était moins rapide que l’hélicoptère et celui-ci se place au-dessus. Le mécanicien pris son trophée (AK47) et balança une rafale. L’Antonov s’écrasa. Première victoire aérienne de la compagnie d’une voilure tournant sur un avion! L’ambassadeur à Ventiane ne cacha pas sa colère tandis que Vang Pao offrit force champagne à l’équipage !
Illustration de cette action.
La guerre du Laos est étroitement lié à celle du Vietnam, mais Air America n’avait pas le soutien direct d’une force US au sol et en l’air, ce qui rendit les missions extrêmement coûteuse en hommes et en matériel. Les carlingues des avions recevaient beaucoup d’impact, souvent de calibres assez importants.
Durant la guerre du Vietnam les missions furent moins périlleuses car la plupart des couloirs aériens étaient « sondés » et les itinéraires vérifiés, ce qui n’empêcha pas des mauvaises surprises. Par exemple, un pilote, Bob Murray, fut touché treize fois et abattu deux fois !
Certains furent retenue prisonniers après un crash, ou pire, exécuté directement dans leur cockpit s’ils n’avaient pas pu s’en extraire. La compagnie n’était plus vraiment clandestine et œuvrait aussi directement pour les différents corps d’armés US impliqué dans la guerre. D’ailleurs l’US air Force « prêtait » gracieusement des appareils aux pilotes d’Air America et donc l’action de la compagnie fut plus manifeste, plus militarisée.
Un pilote raconta que son avion était chargé de grenade à main du sol au plafond. Sa charge était supérieure aux normes de l’avion et les risques de crash étaient réel par mauvaises conditions météo, courante au Laos, et aussi il fallait ajouter à l’instabilité de la cargaison, si une seule grenade était défaillante, le sort de l’appareil aurait été vite réglé ; le pilote dira que si une personne au moment du vol était venu au-dessus de son épaule et pour lui dire dans l’oreille « boom !! » il aurait fait une crise cardiaque sur le champ. Néanmoins ce même pilote affirma qu’il préférait mille faut transbahuter des explosifs que des poussins car une fois il due livrer 10000 poussins dans des villages rebelles, et qu’il trouva que l’odeur était insupportable !
Il y eu même un club des pilotes de cochons car leur transport n’était pas sans danger car l’urine de cochons riche en ammoniaque rongeait la structure de l’avion et créait des avaries parfois grave.
Les pilotes aussi pouvaient passer au travers du pire sans le savoir. Lors d’un appel d’urgence pour transporter des munitions à un endroit où des troupes amies se défendaient, le pilote qui avait perdu le contact radio fini par trouver l’endroit et se posa. Les soldats qui l’attendaient déchargèrent les munitions et il reparti sans problème. En retour l’opérateur radio lui envoya le message que l’endroit était tombé et qu’il ne devait pas y aller. Il avait sans le savoir livré au Viêt-Cong !
Ce livre regorge d’histoires plus incroyables les unes que les autres, en faire la liste prendrait trop de temps ici. L’avant derniers chapitre développe la porosité entre les missions de la compagnie et du trafic de drogue, en parti destiné à financer les rebelles et d’autre part les dérives des « clients » (Officier Laotiens, pilotes peu scrupuleux, mercenaires, anciens agents de la CIA, chef de guerre.) qui générèrent beaucoup d’argent et surtout impliqua la compagnie dans des actions complètement mafieuse. Là encore la réalité dépasse de loin la fiction. Ce n’est pas sans rappeler ce qui se passa quelques années plus tard en Amérique du Sud et dont la vie (et la mort) de Barry Seal reprend le même schéma déjà vue au Cambodge, en Birmanie et au Laos.
Le dernier chapitre met l’accent sur les dernières heures d’AA au Vietnam où le rôle des pilotes avait été déterminant pour l’évacuation des personnels civiles et militaire avant et pendant la chute de Saigon. Les pilotes impliqués se souviennent avec émotions de ces missions les plus dures qu’ils aient eu à faire d’un point de vue émotionnel car tous les sauvetages ne purent être réalisés, et le plus souvent les pilotes savait que le nombre d’abandon seraient pour ceux non récupéré synonyme de mort certaine. Devenus gênant après la fin de la guerre, les pilotes eurent quelques soucis pour faire reconnaitre les services rendus et les indemnisations comme le reclassement dans d’autres secteurs furent difficiles et éprouvant.
BELL 205
En conclusion un livre particulièrement agréable à lire, bourré d’anecdotes drôles, surprenantes, mortelles. C'est uussi un hommage à des hommes aussi talentueux qu’intrépides, que l’histoire à recouvert d’un voile pudique, mais dont les exploits, quelques soient leurs finalités, méritent d’être connus.PS: J'ai cherché à savoir si le livre avait été réédité depuis le temps, mais non, donc il n'est pas évident à trouver. Je remercie donc chaleureusement CuiCui qui ma l'a fait gracieusement parvenir. bisou.
javel- Messages : 3243
Date d'inscription : 28/06/2013
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CuiCui aime ce message
Re: AIR AMERICA. L'histoire secrète des pilotes de la CIA / Christopher ROBBINS / 1997
J'aurai dû te connaître au collège pour me faire les résumés de Vipère au poing, Le Grand Meaulnes, Nouvelles histoires extraordinaires de Edgar Allan Poe, etc...
Merci pour ce fort beau résumé.
Merci pour ce fort beau résumé.
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