La Chute de Saigon. olivier Todd.
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La Chute de Saigon. olivier Todd.
La chute de Saigon, cruel avril 1975 de Olivier Todd aux éditions Perrin 2011. (Éditions originale chez Robert Laffont en 1987.)
Lorsque j’ai commandé ce livre pour une lecture de vacances, quelle ne fut pas ma surprise de prendre en main un livre au format de poche, qui rentrerai à peine dans une poche cargo de pantalon parachutiste.(J'ai eu une pensée pour CuiCui)
Rien qu’au poids et à l’épaisseur, je sus rapidement que l’auteur allait me narrer par le détail la ponctuation d’une guerre décennale.
La chute de Saïgon sera au cours des 729 pages (Notes et annexes comprises) décortiqué avec une précision qui force le respect et rend hommage à ce grand métier qu’est le journalisme (si fort décrié de nos jours) qui ici se dirige même vers un travail d’historien bien que Todd ne l’a jamais été. (Son fils le deviendra).
Ce livre brillant retrace bien sûr la chronologie historique que l’on pourrait situer sur quatre mois, mais plus précisément de Mars à fin avril 1975, même si la chute elle-même de la ville ne durera que quelques jours.
L’auteur a ce grand talent pour dresser dans un premier temps l’état des lieux de la ville, qui n’est autre que le symbole politique d’un gouvernement sud vietnamien autoritaire, désorganisé, incompétent pour certain de ses membres, avec à sa tête un président Thieu qui jouera la carte américaine jusqu’au bout bien que politiquement les États-Unis se désengageaient de manière affirmée du Vietnam.
En effet, suite à la chute de Nixon après l’affaire du Watergate en 73, correspondant aussi à la signature de l’accord de Paris la même année pour un cessé le feu entre le Nord et le sud, le nouveau président US, Gerald Ford n’a plus la main sur les budgets militaire alloués au gouvernement de Thieu. Les sénateurs américains, tenu en laisse par un électorat très mécontent (1) et une opinion publique hostile à la guerre et surtout à la présence américaine au Sud Vietnam dont les pertes aux yeux de la population ont été sévères par rapport au maigre résultat obtenue sur dix ans.
Pourtant Thieu s’accroche à la branche Américaine presque comme un joueur de loto qui s’attend à gagner le gros lot. Mais le temps presse et un évènement va bouleverser la donne en Mars 75 et prendre de court tout le monde, même les Nord Vietnamiens !
Nguyễn Văn Thiệu
Le 1er Janvier les troupes Nord Vietnamienne lancent l’assaut de la Phuoc Binh, capitale provinciale des hauts plateaux à peine à 110 kilomètres au Nord de Saigon. En 6 jours la ville et par conséquent la province tombe aux mains communistes. Pour la première fois les positions ne sont pas reprises et aussi pour la première fois, les États-Unis n’interviennent pas. La victoire du Nord Vietnam n'a jamais été aussi foudroyante!
À partir de ce moment, le camp du Nord y voit une ouverture pour une possible offensive majeure, alors qu’à l’origine cela n’était pas dans les ambitions du politburo nord Vietnamien d’engager des forces d’envergures plus au Sud, mais plutôt de grignoter patiemment du territoire pour faire plier le gouvernement Sud Vietnamien vers une réconciliation « forcée » et politiquement acceptable à l’international (2).
Dans l’état-major nordiste, on reste attentiste au sujet des répliques sévères que pourraient infliger les B52 de l’USAF, et on reste prudent quant à la poursuite des hostilités après une victoire si éclatante. Pham Van Dong, premier ministre de la RDV, plaisantera suite aux questionnements inquiets de son gouvernement à propos des éventuelles frappes américaines : « Ils ne pourront en aucune façon intervenir de nouveau en envoyant des troupes [] Je plaisante, mais je dis aussi la vérité quand j’affirme que les américains ne reviendront pas, même si vous leur offrez des caramels. » Le gars avait du nez!
Phạm Văn Đồng
Du côté du Sud, c’est l’interrogation à tous les niveaux. Les câble entre Saïgon et la maison blanche se croisent de manière effrénée. On cherche les infos de toutes part. La diplomatie rentre en action et on veut avoir des informations claires, ce qui n’est bien sûr pas simple au Vietnam. Que va faire le Nord ? Qu’en pense le GRP (3) ? LA Chine appuiera-t-elle une offensive ? Les Soviétiques peuvent-ils faire pression pour temporiser l’action de ARVN ?
Après quelques semaines de tractation, depuis le sud, on comprend vite qu’il va falloir négocier. Thieu ne veut rien entendre car une tentative de négociation avec les communistes lui laisse un goût amer dans la bouche, en effet il se souvient bien du sort de Diem et de son exécution patronnée par la CIA lors de sa chute. Véritablement le cul entre deux chaises, Thieu ne fait pas confiance aux USA sur le plan politique, mais veut de l’argent et un soutien logistique, et de l’autre côté, l’idée d’une ouverture pouvant mener à finalement faire tomber la gouvernance de son pays sous l’emprise communiste sait que cela risque d’engendrer une rébellion de certain de ses généraux en mal de pouvoir.
Olivier Todd va donc nous livrer toutes l’arrière-boutique de la guerre au fil des pages. CIA, diplomates Hongrois, Polonais, Soviétique, membre des sectes, prélats Bouddhistes, opposants Sud Vietnamien, Nationalistes, industriels étrangers, vont se succéder dans les tractations pour éviter à Saigon de tomber.
À partir du mois de Mars, le rouleau compresseur Nord Vietnamien rend le dialogue impossible, trop lent, trop contradictoire, et bien que jusqu’aux derniers instants des compromis refusés depuis des décennies sont accepté, les rapports de forces inégales font voler en éclat toutes les tentatives d’un règlement politique de la situation. C'est une débâcle chaotique qui s'installe dans le sud.
Ce livre nous donne un aperçu très précis des tractations qui vont se jouer, d’une grande complexité, où comme le synthétise si bien l’auteur : Les régimes totalitaires parlent d’une seul voix alors que les démocraties sont divisée. Les atermoiements du Sud ne survivront donc pas au dogmatisme du Nord.
L’évacuation des ressortissants Américains ainsi que les Vietnamiens proches des Américains fait partie de passages dantesque dans ce livre. Évacuation qui se fit bien avant l’arrivée des troupes de l’APVN trouva son point d’orgue que quelques heures avant la chute de la ville.
Catherine Leroy.
Les pilotes des Marines firent 689 sorties dont 160 de nuit pour évacuer les derniers ressortissants présents à l'ambassades des États-Unis. Comme le remarque l’auteur, l’hélicoptère qui au début de cette guerre fut considéré comme un atout majeur pour gagner la guerre, fut aussi le symbole de la défaite, quelle ironie malheureuse.
La fin du livre se concentre rapidement sur la prise du pouvoir sur le Sud ainsi que du sort des principaux exilés qui connurent divers destiné peu glorieuses après avoir brigué des hautes fonctions dans la sociétés Sud Vietnamienne, comme le dernier président « démocratique », Minh (4) qui fut considéré comme un homme politique hésitant, qui passa quelques années en France en Banlieue parisienne, rue Téméraire !
Le général jusqu’au-boutiste Nguyen Cao Ky ouvrit au USA une boutique de spiritueux avant de revenir au Vietnam pour prôner la réconciliation alors qu’il fut le chantre de la résistance jusqu’à la mort avant la chute de la ville (5).
Général KY.
En conclusion encore un livre qui permet de couvrir véritablement tout les aspects de cette période, de manière exhaustive, sans compromis. Long à lire pour ma part, mais vous connaissez l'adage, plus c'est long...
1. Nous sommes en pleine crise pétrolière. Les enjeux américains sont aux moyen orient, et l’inflation augmente rapidement à cause de la hausse du pétrole.
2. Le plan de bataille de Hanoï s’étalait sur toute l’année 75 et 76.
3. Gouvernement révolutionnaire provisoire de la république du Sud Viêt Nam basé au Sud et en 1975 interlocuteur avec le gouvernement Thieu et les USA suite à l’accord de Paris. Le GRP deviendra après la chute de Saïgon, jusqu’au 2 juillet 76 gouvernement du Sud.
4. Duong Van Minh a tenté de négocier un transfert de pouvoir avec les nord-vietnamiens, mais a été contraint de proposer qu'une reddition sans violence. Il a été sous résidence surveillée à Saigon pendant plusieurs années, avant de déménager en France pour retrouver ses fils (1981) puis en Californie. Il est décédé à Pasadena en août 2001.
5. Le Lieutenant Richard Van de Geer raconte que le Général Ky, qui avait déclaré que toute personne qui quitterait le Vietnam était un lâche, atterri avec un hélicoptère Huey le 29 Avril sur le porte avion Américain Midway. Le lieutenant qui avait évacué près de deux milles personnes, ne peut s’empêcher de déclarer dans un courrier : « Je me suis dit que je souhaitais qu’il soit abattu. »
Une du 2 mai de France soir.
Magnifiques images de Catherine Leroy sur la chute de la ville! (cliquez sur ce lien)
Lorsque j’ai commandé ce livre pour une lecture de vacances, quelle ne fut pas ma surprise de prendre en main un livre au format de poche, qui rentrerai à peine dans une poche cargo de pantalon parachutiste.(J'ai eu une pensée pour CuiCui)
Rien qu’au poids et à l’épaisseur, je sus rapidement que l’auteur allait me narrer par le détail la ponctuation d’une guerre décennale.
La chute de Saïgon sera au cours des 729 pages (Notes et annexes comprises) décortiqué avec une précision qui force le respect et rend hommage à ce grand métier qu’est le journalisme (si fort décrié de nos jours) qui ici se dirige même vers un travail d’historien bien que Todd ne l’a jamais été. (Son fils le deviendra).
Ce livre brillant retrace bien sûr la chronologie historique que l’on pourrait situer sur quatre mois, mais plus précisément de Mars à fin avril 1975, même si la chute elle-même de la ville ne durera que quelques jours.
L’auteur a ce grand talent pour dresser dans un premier temps l’état des lieux de la ville, qui n’est autre que le symbole politique d’un gouvernement sud vietnamien autoritaire, désorganisé, incompétent pour certain de ses membres, avec à sa tête un président Thieu qui jouera la carte américaine jusqu’au bout bien que politiquement les États-Unis se désengageaient de manière affirmée du Vietnam.
En effet, suite à la chute de Nixon après l’affaire du Watergate en 73, correspondant aussi à la signature de l’accord de Paris la même année pour un cessé le feu entre le Nord et le sud, le nouveau président US, Gerald Ford n’a plus la main sur les budgets militaire alloués au gouvernement de Thieu. Les sénateurs américains, tenu en laisse par un électorat très mécontent (1) et une opinion publique hostile à la guerre et surtout à la présence américaine au Sud Vietnam dont les pertes aux yeux de la population ont été sévères par rapport au maigre résultat obtenue sur dix ans.
Pourtant Thieu s’accroche à la branche Américaine presque comme un joueur de loto qui s’attend à gagner le gros lot. Mais le temps presse et un évènement va bouleverser la donne en Mars 75 et prendre de court tout le monde, même les Nord Vietnamiens !
Nguyễn Văn Thiệu
Le 1er Janvier les troupes Nord Vietnamienne lancent l’assaut de la Phuoc Binh, capitale provinciale des hauts plateaux à peine à 110 kilomètres au Nord de Saigon. En 6 jours la ville et par conséquent la province tombe aux mains communistes. Pour la première fois les positions ne sont pas reprises et aussi pour la première fois, les États-Unis n’interviennent pas. La victoire du Nord Vietnam n'a jamais été aussi foudroyante!
À partir de ce moment, le camp du Nord y voit une ouverture pour une possible offensive majeure, alors qu’à l’origine cela n’était pas dans les ambitions du politburo nord Vietnamien d’engager des forces d’envergures plus au Sud, mais plutôt de grignoter patiemment du territoire pour faire plier le gouvernement Sud Vietnamien vers une réconciliation « forcée » et politiquement acceptable à l’international (2).
Dans l’état-major nordiste, on reste attentiste au sujet des répliques sévères que pourraient infliger les B52 de l’USAF, et on reste prudent quant à la poursuite des hostilités après une victoire si éclatante. Pham Van Dong, premier ministre de la RDV, plaisantera suite aux questionnements inquiets de son gouvernement à propos des éventuelles frappes américaines : « Ils ne pourront en aucune façon intervenir de nouveau en envoyant des troupes [] Je plaisante, mais je dis aussi la vérité quand j’affirme que les américains ne reviendront pas, même si vous leur offrez des caramels. » Le gars avait du nez!
Phạm Văn Đồng
Du côté du Sud, c’est l’interrogation à tous les niveaux. Les câble entre Saïgon et la maison blanche se croisent de manière effrénée. On cherche les infos de toutes part. La diplomatie rentre en action et on veut avoir des informations claires, ce qui n’est bien sûr pas simple au Vietnam. Que va faire le Nord ? Qu’en pense le GRP (3) ? LA Chine appuiera-t-elle une offensive ? Les Soviétiques peuvent-ils faire pression pour temporiser l’action de ARVN ?
Après quelques semaines de tractation, depuis le sud, on comprend vite qu’il va falloir négocier. Thieu ne veut rien entendre car une tentative de négociation avec les communistes lui laisse un goût amer dans la bouche, en effet il se souvient bien du sort de Diem et de son exécution patronnée par la CIA lors de sa chute. Véritablement le cul entre deux chaises, Thieu ne fait pas confiance aux USA sur le plan politique, mais veut de l’argent et un soutien logistique, et de l’autre côté, l’idée d’une ouverture pouvant mener à finalement faire tomber la gouvernance de son pays sous l’emprise communiste sait que cela risque d’engendrer une rébellion de certain de ses généraux en mal de pouvoir.
Olivier Todd va donc nous livrer toutes l’arrière-boutique de la guerre au fil des pages. CIA, diplomates Hongrois, Polonais, Soviétique, membre des sectes, prélats Bouddhistes, opposants Sud Vietnamien, Nationalistes, industriels étrangers, vont se succéder dans les tractations pour éviter à Saigon de tomber.
À partir du mois de Mars, le rouleau compresseur Nord Vietnamien rend le dialogue impossible, trop lent, trop contradictoire, et bien que jusqu’aux derniers instants des compromis refusés depuis des décennies sont accepté, les rapports de forces inégales font voler en éclat toutes les tentatives d’un règlement politique de la situation. C'est une débâcle chaotique qui s'installe dans le sud.
Ce livre nous donne un aperçu très précis des tractations qui vont se jouer, d’une grande complexité, où comme le synthétise si bien l’auteur : Les régimes totalitaires parlent d’une seul voix alors que les démocraties sont divisée. Les atermoiements du Sud ne survivront donc pas au dogmatisme du Nord.
L’évacuation des ressortissants Américains ainsi que les Vietnamiens proches des Américains fait partie de passages dantesque dans ce livre. Évacuation qui se fit bien avant l’arrivée des troupes de l’APVN trouva son point d’orgue que quelques heures avant la chute de la ville.
Catherine Leroy.
Les pilotes des Marines firent 689 sorties dont 160 de nuit pour évacuer les derniers ressortissants présents à l'ambassades des États-Unis. Comme le remarque l’auteur, l’hélicoptère qui au début de cette guerre fut considéré comme un atout majeur pour gagner la guerre, fut aussi le symbole de la défaite, quelle ironie malheureuse.
La fin du livre se concentre rapidement sur la prise du pouvoir sur le Sud ainsi que du sort des principaux exilés qui connurent divers destiné peu glorieuses après avoir brigué des hautes fonctions dans la sociétés Sud Vietnamienne, comme le dernier président « démocratique », Minh (4) qui fut considéré comme un homme politique hésitant, qui passa quelques années en France en Banlieue parisienne, rue Téméraire !
Le général jusqu’au-boutiste Nguyen Cao Ky ouvrit au USA une boutique de spiritueux avant de revenir au Vietnam pour prôner la réconciliation alors qu’il fut le chantre de la résistance jusqu’à la mort avant la chute de la ville (5).
Général KY.
En conclusion encore un livre qui permet de couvrir véritablement tout les aspects de cette période, de manière exhaustive, sans compromis. Long à lire pour ma part, mais vous connaissez l'adage, plus c'est long...
1. Nous sommes en pleine crise pétrolière. Les enjeux américains sont aux moyen orient, et l’inflation augmente rapidement à cause de la hausse du pétrole.
2. Le plan de bataille de Hanoï s’étalait sur toute l’année 75 et 76.
3. Gouvernement révolutionnaire provisoire de la république du Sud Viêt Nam basé au Sud et en 1975 interlocuteur avec le gouvernement Thieu et les USA suite à l’accord de Paris. Le GRP deviendra après la chute de Saïgon, jusqu’au 2 juillet 76 gouvernement du Sud.
4. Duong Van Minh a tenté de négocier un transfert de pouvoir avec les nord-vietnamiens, mais a été contraint de proposer qu'une reddition sans violence. Il a été sous résidence surveillée à Saigon pendant plusieurs années, avant de déménager en France pour retrouver ses fils (1981) puis en Californie. Il est décédé à Pasadena en août 2001.
5. Le Lieutenant Richard Van de Geer raconte que le Général Ky, qui avait déclaré que toute personne qui quitterait le Vietnam était un lâche, atterri avec un hélicoptère Huey le 29 Avril sur le porte avion Américain Midway. Le lieutenant qui avait évacué près de deux milles personnes, ne peut s’empêcher de déclarer dans un courrier : « Je me suis dit que je souhaitais qu’il soit abattu. »
Une du 2 mai de France soir.
Magnifiques images de Catherine Leroy sur la chute de la ville! (cliquez sur ce lien)
Dernière édition par javel le Ven 11 Oct 2024 - 12:23, édité 1 fois
javel- Messages : 3241
Date d'inscription : 28/06/2013
Age : 54
Localisation : Le maquis
DON CORLEONE, CuiCui, ZAM, ICEMAN67 et losange aiment ce message
Re: La Chute de Saigon. olivier Todd.
J’y étais à Saigon en avril mai 1975, des morts pour rien, le communisme à libéré le Vietnam, Thieu et Ky les d’eux mafieux se sont barrés aux US avec de l’ors et des valises de dollars.
Roberto tanguy- Messages : 6
Date d'inscription : 24/11/2017
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