Chiens de la Nuit

Chiens de la nuit. Kent Anderson. Folio policier. 628 pages.



C’est toujours un plaisir de retrouver Anderson, et en achetant ce livre,  je voulais me faire plaisir en suivant à nouveau les histoires de cet ancien béret vert.
Nous retrouvons son personnage, Hanson,  qui après sa carrière dans les forces spéciales est devenue un policier arpentant les rues d’un mauvais district de Portland.
J’avoue que je n’attendais pas à retourner au Vietnam, et en effet, mis à part quelques évocations de sa hiérarchie sur ses états de service, le Vietnam se fait timide.

Ma lecture ronronnait donc un peu, jusqu'à une plainte pour tapage nocturne qui replonge le personnage dans ses vieux démons ! Et là c’est encore les effluves de la mort moite et sauvage du Vietnam qui remontent avec la violence dont Anderson a le secret.
Il nous fait faire un détour très instructif par la guerre qu’il télescope avec cette Amérique des années 70, qui méprise sa défaite et par conséquent ses vétérans.
Les échanges entre protagonistes sont toujours aussi croustillants, et les confrontations peuvent vites virer à l’aigre lorsque un « faux » ancien béret vert vient narguer Hanson et un de ses camarades des forces spéciales dans un bar à routier.
La rencontre avec un ancien, afro américain, décoré de la Silver Star, qui devient paranoïaque et transforme son appartement est touchante, mais tendue. Le racisme revient sans cesse et met en avant la société américaine ségrégationniste presque par culture, qui méprise les « nègres » en oubliant qu’ils ont été d’anciens combattant émérites.  
D'ailleurs, la position de Hanson, ancien du Vietnam, dans un uniforme de flic, est délicate car il est perçu comme le « blanc » raciste et assassin de « nègre » par cette communauté. Lui ne veut que faire justice, et parfois il la rend avec vigueur.

Bref, sans être un livre sur la guerre du Vietnam au sens strict du terme, mais sur la trace gluante qu’elle laisse sur la société américaine qui coure après le pognon pour oublier un mauvais passage de son histoire.

Ce que l’on apprend au long des pages est loin d’être anodin, et heureusement que ce n’est qu’un roman car cela pourrait être en effet choquant si cela avait été une bio. (Mais on peut toujours le soupçonner, car c’est bien à la manière du personnage,Hanson, que l’auteur nous met en garde dès le début du livre : « Bien que se déroulant à Portland, où j’ai exercé le métier de policier au milieu des année 70, Chiens de la Nuits est avant tout un roman, un monde fictif autonome, et j’ai modifié les noms des rues, des décors, afin d’alimenter cet univers. Tous les personnages, les faits et les dialogues sont le produit de mon imagination… » Ben voyons !)

Bonne lecture.
Kent Anderson début 80.




Du même auteur, Sympathy for the Devil et Pas de saison pour l'enfer.

javel a écrit:Nous retrouvons son personnage, Hanson,  qui après sa carrière dans les forces spéciales est devenue un policier arpentant les rues d’un mauvais district de Portland.

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuit
Tiens c'est bizarre

Merci de donner envie et j'ai fait "ajouté au panier" chez Amazon
Pour finir ma collection de cet auteur

Une lecture "saine" pour un SF addict comme toi!

Petite news qui réjouira les anglophiles et les lecteurs de... livres: Kent Anderson sortira à partir de février prochain un second volet des aventures policières de cet ancien du Vietnam prénommé Hanson.

Le titre sera Green Sun aux éditions Mulholland Books, et il sera composé de 352 pages de bonheurs que j'espère jubilatoire. J'espère surtout une éditions Française...

D'ici une parution en français, j'aurai peut être finis de lire le premier opus

CuiCui a écrit:D'ici une parution en français, j'aurai peut être finis de lire le premier opus

Oui je sais que tu peux le faire.