Vandenberghe, Le Pirate du Delta.

Vandenberghe, Le Pirate du Delta. Par Erwan Bergot. Editions Balland, 327 pages.



Merci à Wolfen qui m'avait mis la puce à l'oreille  en signalant ce livre suite au sujet sur le téléfilm le Soldat Blanc qui parlait de Vandenberghe.

L'auteur, Erwan Bergot est un ancien d'Indo, et pas un gratte papier comme vous pouvez le lire ICI et voir en même temps quelques images de Vandenberghe.

L'écriture est celui du roman, mais Bergot ne se contente pas de nous raconter la fabuleuse histoire du trublion Vandenberghe, il met en connaisseur, tout le contexte historique de la guerre d'Indochine qui pourrait se fractionner en trois épisodes.

Le personnage, qui en effet pourrait une pure fiction tant ce que j'ai découvert sur lui dans ce livre est impressionnant. Outre la flopée de citations et de décorations, ses actions combattantes sont aussi époustouflantes que gonflées.
Son allant au combat, sa connaissance presque instinctive de l'ennemie en fait vite le cauchemars du Viet, qui ne sait plus vraiment où il habite car Vandenberghe est aussi, voir plus, impitoyable que les communistes.

Vandenberghe au milieu de son groupe durant une instruction.


Roger Vandenberberghe est un véritable météorite. Sa glorieuse carrière ne durant que 4 ans, mais rare sont ceux qui ont pu faire autant en aussi peu de temps. Blessé huit fois, le Viet n'arrivait pas à le détruire en face, il choisira de le faire par traitrise pour l'abattre à l'âge de 24 ans.

Le Viet cong met rapidement sa tête à prix car le personnage, jugé extrêmement dangereux, devient un frein certain pour Giap, et la stratégie militaire de Oncle Ho dans le Delta. Cette mise à prix donnera lieu d'ailleurs à un coup de bluff incroyable de la part de Vandenberghe qui va se livrer lui même!! Pourquoi? Pour s'acheter une voiture et parader à Hanoï. Cela ne s'invente pas.

Son groupe aussi, composé d'anciens Vietcong retournés, est aussi redoutable. L'un de ses second, arrive à débusquer l'ennemie à l'odeur!
D'autres peuvent facilement et sans bruit, rien qu'au couteau, nettoyer sur plusieurs kilomètres tout les guetteurs. Leurs tenues la nuit leur permet même de rentrer en profondeur dans les lignes ennemies, et malheur aux sentinelles trop curieux.

Il n'est encore que sergent chef qu'il croule sous les décorations dont la légion d'honneur.


Le livre contient énormément d'anecdotes parfois bien croustillantes. Un vrai bonheur car aussi instructif que facile à lire.

Mis à part l'aventure incroyable de Vandenberghe, le livre donne vraiment le pouls de cette guerre et facilite grandement sa compréhension, merci monsieur Bergot.


Vandenberghe et son commando en tenue noire.


Petit mot de la fin: Il devrait vraiment avoir un boulevard Vandenberghe.

Il était d'ailleurs un des rares a être écouté par le "roi Jean" parmi la soldatesque d'Indochine.

En effet. "le roi Jean" avait été bluffé par ce jeune sergent et l'avait invité soir même le jour où il l'avait rencontré. Il fut très ami avec son fils Bernard. Il faut dire que De Lattre entendait pour la première fois un soldat Français pouvoir se vanter d'avoir capturé un officier Viet avec les plans des attaques avenir en poche!

Lorsque Bernard tué, Jean retourné en France et son protecteur le Colonel Gambiez reparti aussi pour cause de maladie, Roger se retrouve isolé de la hiérarchie qui le juge avec condescendance et envie.

Merci pour ton retour, c'est à croire qu'il n'y a que toi sur ce forum!

Mais non
Belle review

Oh CuiCui tu passais par là!!?

Merci.

Je passe tous les 2/3 jours par là
De rien

CuiCui a écrit:Je passe tous les 2/3 jours par là

La discrétion du FS. Tu devrais lire ce livre, c'est vraiment un truc pour toi!

hé hé
Oui mais bon, même si je sais que je peux t'appeler Huggy les bons tuyaux concernant les livres , tu me connais j'ai commencé y a plus de 2 ans vol de nuit (je me souveins même plus du nom de ce bouquin d'Anderson) et pour te dire j'ai même du mal à finir les BD...Moiii !!!!

C'est celui là que tu devais lire!

https://vietnamwar.forumactif.org/t1686-nam-sympathy-for-the-devil#17021

Bise

je finis le donjon de naheulbeuk et je me le procure.

bollus a écrit:je finis le donjon de naheulbeuk et je me le procure.

javel a écrit:C'est celui là que tu devais lire!
https://vietnamwar.forumactif.org/t1686-nam-sympathy-for-the-devil#17021

Non celui là c'est le seul que j'ai terminé  
Je parlai de celui ci:
https://vietnamwar.forumactif.org/t1812-nam-chiens-de-la-nuit

Bah, tu as lu l'essentiel!

blueballs a écrit:Il était d'ailleurs un des rares a être écouté par le "roi Jean" parmi la soldatesque d'Indochine.

Bonsoir,

Belle revue pour un héros !

Une action :

En mai 1951,il attaque  Ninh Binh pour récupérer le corps du lieutenant Bernard de Lattre de Tassigny tué lors de la chute de son poste dans cette région.

Une citation :

« Que la France me donne cent Vandenberghe, et nous vaincrons le Viet-minh… » Général de Lattre de Tassigny

Une précision ( sur sa mort ) :

Le 5 janvier 1952, le sous-lieutenant Nguien Tinh Khoï (ancien commandant de l'unité d'assaut du régiment 36 de la brigade 308 du Viêt-minh, capturé lors de la bataille du Day en 1951) le trahit et l'assassine pendant son sommeil à Nam Định, tuant aussi le sergent Puel.

Cordialement

snob

source : Wiki.

snob a écrit:[

Une précision ( sur sa mort ) :

Le 5 janvier 1952, le sous-lieutenant Nguien Tinh Khoï (ancien commandant de l'unité d'assaut du régiment 36 de la brigade 308 du Viêt-minh, capturé lors de la bataille du Day en 1951) le trahit et l'assassine pendant son sommeil à Nam Định, tuant aussi le sergent Puel.

source : Wiki.

Est-ce le livre qui se trompe ou c'est Wiki??? Erwan Bergot aurait-il écrit des conneries? Troublantes les infos de Bergot. En tout les cas pas les même que dans le livre (mise à part la date et le nom de l'assassin et de l'assassiné.)

Attention aux précisions en histoire en tout les cas cela ne correspond pas à ce qui est écrit dans cette version là.

javel a écrit:

Est-ce le livre qui se trompe ou c'est Wiki??? Erwan Bergot aurait-il écrit des conneries? Troublantes les infos de Bergot. En tout les cas pas les même que dans le livre (mise à part la date et le nom de l'assassin et de l'assassiné.)

Attention aux précisions en histoire en tout les cas cela ne correspond pas à ce qui est écrit dans cette version là.

Bonjour Javel,

Bon, on a toujours la bonne date, le bon mort et le bon tueur, de mon côté deux informations :

- de mémoire,sans source exacte, par un ami érudit ( ancien parachutiste, collectionneur et qui tient un magasin de militaria ) : " une histoire de femme " ... peut-être vraie, en tout cas plus " romantique "( la version d'Erwan Bergot ? ).

- " Finalement, dans cette guerre cruelle ou toutes les trahisons sont de mise, Vandenberghe est tué dans son lit, atteint d’une rafale de pistolet-mitrailleur, puis achevé au poignard en cherchant à se saisir de sa propre arme. Les tueurs sont menés par un ancien officier Vietminh, recruté par Vandenberghe lui-même, infiltré au sein du commando pour le tuer. "source/lien :

https://duxvonzazer.tumblr.com/post/177665570917/ladjudant-chef-vandenberghe-d%C3%A9file-%C3%A0-la-t%C3%AAte-du

dans cette source, il y a une citation de  Vandenberghe : " Il y a trop de supérieurs à saluer à Hanoï. Au moins en rizière on en trouve peu et ils sont moins susceptibles. "

Tu sais, tu peux donner ta version, on sait tous qu'il meurt à la fin  

Cordialement

snob

PS : tu sais aussi que toutes les sources ne peuvent être que partiales et partielles...Il n'y a pas " de livre en toute vérité vérifiée "- seulement les intégristes, de quelque bord qu'ils soient, le prétendent- ...

Bonjour Javel,

Sans critique, un petit topo sur Erwan Bergot :

" Erwan Bergot est un écrivain et journaliste français, ancien officier parachutiste.

Né de parents bretons, il fait de brillantes études chez les Jésuites avant d'obtenir une licence en faculté de lettres.
Son tempérament d'homme d'action le pousse cependant vers le monde militaire et en 1951, après son service militaire, il part pour l'Indochine où il sert au 6e bataillon de parachutistes coloniaux du futur général Bigeard, puis il est affecté à la tête de la compagnie de mortiers lourds du 1er BEP à Diên Biên Phu. Il est fait prisonnier et connaît les conditions difficiles d’internement dans les camps vietnamiens.

En 1955, il est rappelé pour servir en Algérie. Activé en 1957, il servira d'abord au 47ème Bataillon d'Infanterie, puis après un bref passage d'un an en France au deuxième bataillon étranger de parachutiste. Il est grièvement blessé à l’œil droit lors d'un accrochage dans le Constantinois en 1961. Il quitte définitivement le combat armé pour se tourner vers l'écriture et le journalisme.

En 1962, il devient le premier rédacteur en chef du magazine de l'armée de Terre, et écrit son premier roman en 1964 " Deuxième classe à Dien-Bien-Phù" qui remporte un succès immédiat.

Il écrira une cinquantaine d'ouvrages consacrés à ses frères d'arme. Écrivain récompensé par de nombreux prix littéraires dont le prix de l'Académie Française et le prix Claude Farrère, commandeur de la légion d'honneur à titre militaire honoré par dix titres de guerre (trois blessures et sept citations) Erwan Bergot aura excellé comme soldat et comme romancier."

Source :

https://www.babelio.com/auteur/Erwan-Bergot/22556

Après sa très grande expérience militaire, il a donc écrit des romans et est devenu un écrivain reconnu dans son domaine.

J'aime bien Jean Lartéguy aussi ; il a écrit un livre inspiré de la vie du correspondant de guerre Sean Flynn, " Enquête sur un crucifié ", fort éloigné d'une biographie de l'intéressé...c'était un roman.( dico. : " Le roman est un genre littéraire, caractérisé essentiellement par une narration fictionnelle " )

Cordialement

snob

Tu vois, ta première précision sur le fait que le Tigre Noir était abattu dans son sommeille est contredite par ton second copié coller. Le second d'ailleurs est bien la version la plus proche relatée par Bergot, qui avait tout de même de solide renseignement au sein des forces armée. De plus si tu as lu le livre, ce qui est le plus étonnant sur la fin de Vandenberghe, ce fut la réaction de la hiérarchie de celui ci durant l'attaque qui scellera le destin du guerrier et après! L'armée, une grand fraternité...

ce qui est le plus étonnant sur la fin de Vandenberghe, ce fut la réaction de la hiérarchie de celui ci durant l'attaque qui scellera le destin du guerrier et après! L'armée, une grand fraternité

la "hiérarchie" n'aime pas que des hommes qui n'ont pas fait les grandes écoles se retrouvent a commander, Bigeard a subit les mêmes "réticences"...

Dans les mémoires de Maurice Robert, « Ministre » de l'Afrique, qui était aussi chef d'un commando :

Dans la nuit du 5 au 6 janvier 1952, des réguliers pénètrent dans le poste de son commando avec la complicité de faux ralliés, en réalité des rebelles des « volontaires de la mort ». Vandenberghe est abattu dans son lit d'une rafale de pistolet-mitrailleur et achevé au couteau. Ses compagnons français sont également tués. Leur méfait accompli, les Viets rejoignent les unités postées en appui autour du camp et s'évanouissent dans la nature. Le bruit circulera, mais ne sera pas confirmé, que ces hommes étaient commandés par un déserteur français, un brigadier- chef parachutiste que Vandenberghe avait capturé l'année précédente et qui s'était fait la belle

Quelques jours après, le 22 janvier, l'interprète du commando Robert sent des comportements suspects et les signalent à son chef. Maurice Robert se retranche la nuit avec ses sous-officiers, l'interprète et un Vietnamien de confiance (le cuistot) dans leur popote et restent éveillés la nuit. Vers 2h des coups de feu sont tirés sur le camp, sans doute un signal de lancer l'attaque aux complices à l'intérieur ou signe d'impatience. Une demi-heure plus tard, le sergent radio, un Viet rallié, frappe à la porte prétendant être intrigué que les officiers veillent, ces derniers ne le sentent pas et le retiennent avec eux. Au matin, le radio avoue le complot. L'enquête du contre-espionnage montrera qu'il était le chef de l'opération, et qu'une trentaines d'hommes du commando Robert étaient dans le coup. En le retenant, l'encadrement a décapité l'opération, les Viets n'ayant pas prévu de second.

Dans la nuit du 6 au 7 février, c'est le sous-lieutenant Rusconi qui est à son tour assassiné dans son cantonnement. Le chef du quatrième commando du triangle des évêchés, Besnard, est transféré d'urgence quelques jours plus tard. Pour Robert, il n'y a pas de doute que le Viet Minh avait décidé de neutraliser ainsi tous les commandos de supplétifs dans cette zone.