Kyudo ou la voie de l'arc
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Kyudo ou la voie de l'arc
Le Kyudo est un art martial Japonais aussi ancien que le Kenjutsu. (sabre)
C'est un art martial qui s'est le plus codifié depuis ses origines et même s'il transpire visuellement le "médiévalisme" Japonais, sa forme actuelle à presque moins d'un siècle.
Donc la voie de l'art vient bien de l'archerie Japonaise, archerie en général, redoutable sur tout les champs de bataille du monde.
Mais le Kyudo diffère de manière singulière de par la forme de l'arc: Le Yumi.
Comme presque tout ce qui est Japonais est généralement compliqué, le kyudo ne fait pas exception à la règle. Sous une apparente simplicité dans sa forme (C'est une forme de tir techniquement sans accessoires, d'une grande sobriété) sa maîtrise demande justement un travail très rigoureux.
Comme tous les sports de jet, le Kyudo à pour finalité de toucher une cible de 45 cm de diamètre (Mato) à 28 mètres.
Ces deux mensurations sont des moyennes: largeur d'un torse pour la cible, distance de précision pour les 28 mètres
Les cibles sont placées à couvert sur une butte de terre et de sable.
Ci dessous le Kyudojo national de Noisiel en banlieue parisienne, un des rare Kyudojo traditionnel de France.
En règle générale en France la pratique se fait dans des salle de sport.
Bon alors OK on doit tirer sur une cible, et en quoi cela peut-il se démarquer d'un autre type de tir à l'arc mis à part l'élégance du kimono et l'aspect zen de l’ensemble?
Et bien voilà, le ZEN! Zen, philosophie purement Japonaise très lié au Shinto, religion Animiste japonaise.
Vers la fin du 16ème siècle, les arquebuses importées par les portugais (et contrefaites rapidement par d'habiles artisans Japonais) supplanteront les arcs sur les champs de batailles.
La pratique de l'arc comme celui du sabre est devenue en quelque sorte obsolète, du moins son influence et son importance est relégué au second plan.
Comme pour le Kenjutsu qui se transformera en Kendo quelques siècle plus tard, l'art du tir se transforma en voie presque spirituelle. Bien que peu pratique et encombrant, l'arc garda son prestige aux yeux des guerriers car il demandait de l’habilité (tir à cheval) et une bonne concentration.
Donc les samouraïs codifièrent à cette voie de l'arc (弓度) pour en faire à la fois une pratique de maitrise de l'outil mais aussi de maitrise de soi. La cible étant un repère, mais pas un but en soi.
Ici une photo datant de la fin du 19ème colorisée. La posture et les tenues sont assez désinvoltes par rapport au Kuydo actuel
Donc pour pratiquer il faut bien sûr un arc:
Ici sur la photo un arc traditionnel en bambou. Très cher, réalisé seulement par des artisans, il est destiné à des pratiquants confirmé, voire très confirmés.
Il existe des arcs reprenant la forme traditionnelle en fibre de verre, mais aussi plus répandu maintenant en carbone et bambou, ce qui permet d'avoir un arc plus accessible et une réponse au tir plus près des arc traditionnels.
L'élément presque aussi important c'est le gant, le Gake (Prononcez Kaké)
Ce gant très spécifique est réalisé en peau de cerf. Le pouce est renforcé par une armature en bois car c'est bien la base du pouce qui vient retenir la corde lors du tir.
Vient ensuite les flèches, les Ya.
Lors d'un tir traditionnel, on tir une volée de 2 flèches. La première flèche est nommée Aya, la seconde Otoya.
Attention même si elles ont l'air identiques elles sont différentes! Leurs plumes sont taillées à la base de manières différentes.
Pourquoi? Et bien l'une va tourner dans un sens de rotation inverse de la suivante!!
Mais pourquoi? Pour équilibrer les énergies. Et oui cela va loin...
Vient la tenue qui est relativement simple pour de l'entrainement et de la compétition:
Un kyudogi (prononcez KyudogUi)
Un Hakama (la jupe culotte de Musashi & Cie)
Une paire de tabi (sorte de chaussette avec le gros orteil apparant en toile de coton blanche)
Ici tireurs (Kyudojin ou Kyudoka) en groupe de trois durant une compétition avec un tir à 4 flèches
En France, le Kyudo reste assez confidentiel, mais c'est un peu partout comme cela mondialement. L'arc et le gant est bien sûr une étape à franchir plus difficile que de s'acheter un kimono pour faire du karate ou du judo.
D'autre part l'apprentissage à défaut de n'être pas rude, est âpre et long, ce qui fini souvent par rebuter les débutants qui s'imaginent souvent se transformer en Robin Hood en quelques séances alors que les premier cours sont souvent consacrés à... apprendre à marcher!
Un tir en Kyudo se décompose de la sorte: (Wiki)
Ashibumi : « enracinement des pieds ».
Dozukuri : « affermissement de la posture ».
Yugamae : « éveil de la vigilance ».
Uchiokoshi : « élévation de l'arc ».
Hikiwake : « extension répartie ».
Kai : « union ».
Hanare : « séparation ».
Zanshin : « persistance de l'esprit » ou « continuation du tir ». Cette dernière phase est suivie par un mouvement annexe : yudaoshi, « abaissement de l'arc ».
Faire correctement ces étapes est assez ardue, et combien même vous y arriveriez pas sûr de toucher la cible. Bref, on pourrait avoir le seum, mais lorsque l'on s'engage dans cette voie, né une sorte d'enthousiasme à vouloir se dépasser, à chercher le geste parfait (qui n'existe évidement pas) et rentrer en harmonie avec... l'univers tout simplement.
En France le niveau est assez élevé grâce à une diaspora Japonaise nombreuse, mais l'encadrement manque cruellement de haut gradé comme on pourrait en croiser au Japon. Seules les grosses agglomérations ont un dojo, et les kyudojin provinciaux doivent malheureusement faire pas mal de kilomètres pour pratiquer, et cela dans des conditions de confort discutable. (Distance réduite en salle de sport, pas de plancher, manque de matériel pour les débutants à disposition.) Il y a en France environ 700 pratiquants ce qui vous en conviendrez est négligeable. (en Sachant par exemple que mon Dojo dans Paris à 150 pratiquants! Ce qui veut dire que certains dojo n'ont parfois que 3 à 5 membres.) Donc pour vous dire que c'est un investissement qui ne souffre pas le découragement.
Au Japon cette pratique est très répandue car beaucoup de collégiens et lycéens la pratiques (comme le Kendo) mais souvent cette pratique de perdure pas après les études, mais même au Japon, le nombre de pratiquants n'est pas non plus astronomique avec ses 130 mille licenciés.
Mais revenons en France, qui fut la plus grande nation du Kyudo durant une année! Et oui! Pour promouvoir le kyudo dans le monde, la fédération Internationale de Kyudo (qui n'est qu'autre que la fédé Japonaise déguisée) décide de faire une coupe du monde qui s'est déroulé à Tokyo en 2010.
La final s'est déroulée entre les Français et les Anglais! Les Japonais sont allez se rhabiller durant les éliminatoire!!! De plus l'équipe de France fut composée de deux homme et d'une femme. Championne du monnnnnnndeeeeeeeeeeeeeeeeeeee!
En premier plan, Michel Dupon (cela ne s'invente pas) premier champion du monde!
Petit vidéo didactique avec une jolie modèle
C'est dans le dojo de cette vidéo que j'ai passer mon 1er Dan! Regardez bien la tête du jury, lorsque vous rentrer dans le dojo pour tirer on a l'impression que vous avez tué toutes leurs familles. Alors imaginez leurs têtes et le stress que vous avez déjà en ayant fait 13 heures d'avions pour passer un examen.
Si vous voulez vous plonger dans cette art, je vous conseil est excellent livre écrit pas un couple d'américain venue au Japon pour tout à fait autre chose et qui sont devenue professeurs de Kendo suite à leurs initiations par un grand maître Japonais.
Site de la fédération pour trouver un dojo.
Cliquez ICI
Concours au temple Sanjusangendo (Kyoto), distance de tir 125 m.
C'est un art martial qui s'est le plus codifié depuis ses origines et même s'il transpire visuellement le "médiévalisme" Japonais, sa forme actuelle à presque moins d'un siècle.
Donc la voie de l'art vient bien de l'archerie Japonaise, archerie en général, redoutable sur tout les champs de bataille du monde.
Mais le Kyudo diffère de manière singulière de par la forme de l'arc: Le Yumi.
Comme on peut le voir ici, l'arc n'est pas symétrique, ce qui lui confère une esthétique particulière et par conséquent une technique particulière de tir.
Comme presque tout ce qui est Japonais est généralement compliqué, le kyudo ne fait pas exception à la règle. Sous une apparente simplicité dans sa forme (C'est une forme de tir techniquement sans accessoires, d'une grande sobriété) sa maîtrise demande justement un travail très rigoureux.
Comme tous les sports de jet, le Kyudo à pour finalité de toucher une cible de 45 cm de diamètre (Mato) à 28 mètres.
Ces deux mensurations sont des moyennes: largeur d'un torse pour la cible, distance de précision pour les 28 mètres
Les cibles sont placées à couvert sur une butte de terre et de sable.
Ci dessous le Kyudojo national de Noisiel en banlieue parisienne, un des rare Kyudojo traditionnel de France.
En règle générale en France la pratique se fait dans des salle de sport.
Bon alors OK on doit tirer sur une cible, et en quoi cela peut-il se démarquer d'un autre type de tir à l'arc mis à part l'élégance du kimono et l'aspect zen de l’ensemble?
Et bien voilà, le ZEN! Zen, philosophie purement Japonaise très lié au Shinto, religion Animiste japonaise.
Vers la fin du 16ème siècle, les arquebuses importées par les portugais (et contrefaites rapidement par d'habiles artisans Japonais) supplanteront les arcs sur les champs de batailles.
La pratique de l'arc comme celui du sabre est devenue en quelque sorte obsolète, du moins son influence et son importance est relégué au second plan.
Comme pour le Kenjutsu qui se transformera en Kendo quelques siècle plus tard, l'art du tir se transforma en voie presque spirituelle. Bien que peu pratique et encombrant, l'arc garda son prestige aux yeux des guerriers car il demandait de l’habilité (tir à cheval) et une bonne concentration.
Donc les samouraïs codifièrent à cette voie de l'arc (弓度) pour en faire à la fois une pratique de maitrise de l'outil mais aussi de maitrise de soi. La cible étant un repère, mais pas un but en soi.
Ici une photo datant de la fin du 19ème colorisée. La posture et les tenues sont assez désinvoltes par rapport au Kuydo actuel
Donc pour pratiquer il faut bien sûr un arc:
Ici sur la photo un arc traditionnel en bambou. Très cher, réalisé seulement par des artisans, il est destiné à des pratiquants confirmé, voire très confirmés.
Il existe des arcs reprenant la forme traditionnelle en fibre de verre, mais aussi plus répandu maintenant en carbone et bambou, ce qui permet d'avoir un arc plus accessible et une réponse au tir plus près des arc traditionnels.
L'élément presque aussi important c'est le gant, le Gake (Prononcez Kaké)
Ce gant très spécifique est réalisé en peau de cerf. Le pouce est renforcé par une armature en bois car c'est bien la base du pouce qui vient retenir la corde lors du tir.
Vient ensuite les flèches, les Ya.
Lors d'un tir traditionnel, on tir une volée de 2 flèches. La première flèche est nommée Aya, la seconde Otoya.
Attention même si elles ont l'air identiques elles sont différentes! Leurs plumes sont taillées à la base de manières différentes.
Pourquoi? Et bien l'une va tourner dans un sens de rotation inverse de la suivante!!
Mais pourquoi? Pour équilibrer les énergies. Et oui cela va loin...
Vient la tenue qui est relativement simple pour de l'entrainement et de la compétition:
Un kyudogi (prononcez KyudogUi)
Un Hakama (la jupe culotte de Musashi & Cie)
Une paire de tabi (sorte de chaussette avec le gros orteil apparant en toile de coton blanche)
Ici tireurs (Kyudojin ou Kyudoka) en groupe de trois durant une compétition avec un tir à 4 flèches
En France, le Kyudo reste assez confidentiel, mais c'est un peu partout comme cela mondialement. L'arc et le gant est bien sûr une étape à franchir plus difficile que de s'acheter un kimono pour faire du karate ou du judo.
D'autre part l'apprentissage à défaut de n'être pas rude, est âpre et long, ce qui fini souvent par rebuter les débutants qui s'imaginent souvent se transformer en Robin Hood en quelques séances alors que les premier cours sont souvent consacrés à... apprendre à marcher!
Un tir en Kyudo se décompose de la sorte: (Wiki)
Ashibumi : « enracinement des pieds ».
Dozukuri : « affermissement de la posture ».
Yugamae : « éveil de la vigilance ».
Uchiokoshi : « élévation de l'arc ».
Hikiwake : « extension répartie ».
Kai : « union ».
Hanare : « séparation ».
Zanshin : « persistance de l'esprit » ou « continuation du tir ». Cette dernière phase est suivie par un mouvement annexe : yudaoshi, « abaissement de l'arc ».
Faire correctement ces étapes est assez ardue, et combien même vous y arriveriez pas sûr de toucher la cible. Bref, on pourrait avoir le seum, mais lorsque l'on s'engage dans cette voie, né une sorte d'enthousiasme à vouloir se dépasser, à chercher le geste parfait (qui n'existe évidement pas) et rentrer en harmonie avec... l'univers tout simplement.
En France le niveau est assez élevé grâce à une diaspora Japonaise nombreuse, mais l'encadrement manque cruellement de haut gradé comme on pourrait en croiser au Japon. Seules les grosses agglomérations ont un dojo, et les kyudojin provinciaux doivent malheureusement faire pas mal de kilomètres pour pratiquer, et cela dans des conditions de confort discutable. (Distance réduite en salle de sport, pas de plancher, manque de matériel pour les débutants à disposition.) Il y a en France environ 700 pratiquants ce qui vous en conviendrez est négligeable. (en Sachant par exemple que mon Dojo dans Paris à 150 pratiquants! Ce qui veut dire que certains dojo n'ont parfois que 3 à 5 membres.) Donc pour vous dire que c'est un investissement qui ne souffre pas le découragement.
Au Japon cette pratique est très répandue car beaucoup de collégiens et lycéens la pratiques (comme le Kendo) mais souvent cette pratique de perdure pas après les études, mais même au Japon, le nombre de pratiquants n'est pas non plus astronomique avec ses 130 mille licenciés.
Mais revenons en France, qui fut la plus grande nation du Kyudo durant une année! Et oui! Pour promouvoir le kyudo dans le monde, la fédération Internationale de Kyudo (qui n'est qu'autre que la fédé Japonaise déguisée) décide de faire une coupe du monde qui s'est déroulé à Tokyo en 2010.
La final s'est déroulée entre les Français et les Anglais! Les Japonais sont allez se rhabiller durant les éliminatoire!!! De plus l'équipe de France fut composée de deux homme et d'une femme. Championne du monnnnnnndeeeeeeeeeeeeeeeeeeee!
En premier plan, Michel Dupon (cela ne s'invente pas) premier champion du monde!
Petit vidéo didactique avec une jolie modèle
C'est dans le dojo de cette vidéo que j'ai passer mon 1er Dan! Regardez bien la tête du jury, lorsque vous rentrer dans le dojo pour tirer on a l'impression que vous avez tué toutes leurs familles. Alors imaginez leurs têtes et le stress que vous avez déjà en ayant fait 13 heures d'avions pour passer un examen.
Si vous voulez vous plonger dans cette art, je vous conseil est excellent livre écrit pas un couple d'américain venue au Japon pour tout à fait autre chose et qui sont devenue professeurs de Kendo suite à leurs initiations par un grand maître Japonais.
Un très bon manga aussi sur le kyudo et son histoire.
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