Décès du cinéaste Pierre Schoendoerffer mercredi 14 mars 2012
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Décès du cinéaste Pierre Schoendoerffer mercredi 14 mars 2012
Le temps passe et les témoins se font de plus en plus rare.
"Le point":
Pierre Schoendoerffer, mort d'une légende.
À 83 ans, le journaliste-écrivain-cinéaste vient de s'éteindre. Retour sur une vie exceptionnelle.
Pierre Schoendoerffer, ici en 2007, à Paris. © Joël Saget / AFP
Diên Biên Phu vient de faire sa dernière victime. À 24 ans, le caporal-chef Pierre Schoendoerffer avait miraculeusement survécu à la guerre d'Indochine. Cinquante ans plus tard, il vient de rendre les armes. Sa vie se confond avec les pages d'un livre d'histoire.
L'histoire littéraire, d'abord. "La 317e section", roman largement autobiographique, révélera en 1963 ce que fut l'enfer de l'Indochine, où il servit comme cameraman au Service cinématographique des armées. Six ans plus tard, L'Adieu au roi décrochera un prix Interallié, et Le crabe tambour le grand prix du roman de l'Académie française en 1976.
Oscars
L'histoire journalistique ensuite. Schoendoerffer aurait pu être le fils de Joseph Kessel et d'Albert Londres. En Indochine, il filme les horreurs et les misères des combats, au Maroc, puis pendant la guerre d'Algérie, il est des deux côtés des barricades, avant de revenir au Vietnam pour se mêler aux GI américains, et plus tard en Afghanistan. À chaque fois, les sans-grade, les hommes de troupe l'intéressent plus que les officiers galonnés.
L'histoire cinématographique également. Schoendoerffer fait partie du club très fermé des Français oscarisés. En 1965, son documentaire La section Anderson est couronné par Hollywood. En 1978, Le crabe tambour décroche trois césars. Plus ou moins directement, Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now et Oliver Stone dans Platoon feront référence à leur cousin français, dont ils reconnaissent la maestria. Viendra ensuite (en 1982) L'honneur d'un capitaine, inspiré de la guerre d'Algérie avec Jacques Perrin, Nicole Garcia, Georges Wilson, Charles Denner et Claude Jade.
"Homme libre"
Politiquement, Schoendoerffer fut souvent pris entre deux feux. La gauche lui reprochera d'avoir combattu pour maintenir "l'empire français", tandis que la droite le trouvera un peu trop cosmopolite. Il en souffrit silencieusement, maugréant de temps à autre dans sa maison du pays bigouden, où il passait le plus clair de son temps. Très tôt, ce natif de Chamalières, terre d'élection de Valéry Giscard d'Estaing dans le Puy-de-Dôme, fut fasciné par la mer, son immensité et sa férocité.
Il fit sien ce vers de Charles Baudelaire : "Homme libre, toujours tu chériras la mer." Pour le tournage du Crabe tambour, il embarqua toute l'équipe du film à bord d'un bateau de la marine française qui croisa sept semaines durant dans l'Atlantique nord. Pierre Schoendoerffer est le père du cinéaste Frédéric Schoendoerffer, à qui l'on doit notamment le film Scènes de crime et la série Braquo, et l'oncle du reporter-photographe Patrick Chauvel.
"Libération":
Décès de Pierre Schoendoerffer, réalisateur de la "317e Section" et du "Crabe tambour"
Le cinéaste et romancier Pierre Schoendoerffer est mort ce mercredi matin à l'âge de 83 ans des suites d'une opération à l'hôpital Percy à Clamart (Hauts-de-Seine), a annoncé sa famille.
Auteur de nombreux romans et films, Pierre Schoendoerffer est notamment le réalisateur de la 317e Section (1965) et de Dien Bien Phu (1992), bataille à laquelle il a participé en 1954.
Le réalisateur s’était fait le témoin scrupuleux de la grandeur et de la misère des combattants, monde qu’il avait bien connu.
Son film de fiction la 317e Section reste un des meilleurs témoignages sur la guerre d’Indochine, tandis que la Section Anderson, tourné deux ans plus tard, recevait l’Oscar du meilleur film documentaire.
Né en 1928 à Chamalières (Puy-de-Dôme), pensionnaire pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’enthousiasme à la lecture de Fortune carrée, de Joseph Kessel, un de ses «maîtres à lire» avec Joseph Conrad, et rêve d’être marin.
A 19 ans, il embarque comme matelot sur un caboteur suédois et passe dix-huit mois dans la Baltique et en mer du Nord. Il s’engage en 1952 au service cinématographique des armées, où il fait ses débuts de caméraman en Indochine. Remplaçant à sa demande un camarade tué, il filme pendant trois ans les atrocités de la guerre, est fait prisonnier par le Viêt Minh à Dien Bien Phu (1954) et passe quatre mois en captivité.
Démobilisé, il décide de rayonner dans la région, comme correspondant de guerre pour le magazine Life. Il rencontre à Hongkong Joseph Kessel, dont il adaptera le roman la Passe du diable à l’écran, en 1958.
Du Vietnam à l’Algérie, il est sur tous les fronts, menant une triple carrière d’écrivain, de grand reporter (Paris-Match, ORTF) et de cinéaste.
Après le succès de la 317e Section et de la Section Anderson, dont il est l’auteur et le réalisateur, Pierre Schoendoerffer écrit et adapte à l’écran le Crabe tambour (1977, Grand Prix du roman de l’Académie française), puis l’Honneur d’un capitaine (1982). Le cinéaste y peint à nouveau des soldats luttant pour l’honneur, sans illusions sur l’issue du combat. Avec Dien Bien Phu, il réalise une puissante fresque guerrière doublée d’une méditation sur les sacrifices inutiles.
Membre fondateur des César, Pierre Schoendoerffer était vice-président de l’Académie des Beaux-Arts. Il était père de trois enfants, dont le cinéaste Frédéric Schoendoerffer.
Pierre Schoendoerffer sur wikipédia:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Schœndœrffer
"Le point":
Pierre Schoendoerffer, mort d'une légende.
À 83 ans, le journaliste-écrivain-cinéaste vient de s'éteindre. Retour sur une vie exceptionnelle.
Pierre Schoendoerffer, ici en 2007, à Paris. © Joël Saget / AFP
Diên Biên Phu vient de faire sa dernière victime. À 24 ans, le caporal-chef Pierre Schoendoerffer avait miraculeusement survécu à la guerre d'Indochine. Cinquante ans plus tard, il vient de rendre les armes. Sa vie se confond avec les pages d'un livre d'histoire.
L'histoire littéraire, d'abord. "La 317e section", roman largement autobiographique, révélera en 1963 ce que fut l'enfer de l'Indochine, où il servit comme cameraman au Service cinématographique des armées. Six ans plus tard, L'Adieu au roi décrochera un prix Interallié, et Le crabe tambour le grand prix du roman de l'Académie française en 1976.
Oscars
L'histoire journalistique ensuite. Schoendoerffer aurait pu être le fils de Joseph Kessel et d'Albert Londres. En Indochine, il filme les horreurs et les misères des combats, au Maroc, puis pendant la guerre d'Algérie, il est des deux côtés des barricades, avant de revenir au Vietnam pour se mêler aux GI américains, et plus tard en Afghanistan. À chaque fois, les sans-grade, les hommes de troupe l'intéressent plus que les officiers galonnés.
L'histoire cinématographique également. Schoendoerffer fait partie du club très fermé des Français oscarisés. En 1965, son documentaire La section Anderson est couronné par Hollywood. En 1978, Le crabe tambour décroche trois césars. Plus ou moins directement, Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now et Oliver Stone dans Platoon feront référence à leur cousin français, dont ils reconnaissent la maestria. Viendra ensuite (en 1982) L'honneur d'un capitaine, inspiré de la guerre d'Algérie avec Jacques Perrin, Nicole Garcia, Georges Wilson, Charles Denner et Claude Jade.
"Homme libre"
Politiquement, Schoendoerffer fut souvent pris entre deux feux. La gauche lui reprochera d'avoir combattu pour maintenir "l'empire français", tandis que la droite le trouvera un peu trop cosmopolite. Il en souffrit silencieusement, maugréant de temps à autre dans sa maison du pays bigouden, où il passait le plus clair de son temps. Très tôt, ce natif de Chamalières, terre d'élection de Valéry Giscard d'Estaing dans le Puy-de-Dôme, fut fasciné par la mer, son immensité et sa férocité.
Il fit sien ce vers de Charles Baudelaire : "Homme libre, toujours tu chériras la mer." Pour le tournage du Crabe tambour, il embarqua toute l'équipe du film à bord d'un bateau de la marine française qui croisa sept semaines durant dans l'Atlantique nord. Pierre Schoendoerffer est le père du cinéaste Frédéric Schoendoerffer, à qui l'on doit notamment le film Scènes de crime et la série Braquo, et l'oncle du reporter-photographe Patrick Chauvel.
"Libération":
Décès de Pierre Schoendoerffer, réalisateur de la "317e Section" et du "Crabe tambour"
Le cinéaste et romancier Pierre Schoendoerffer est mort ce mercredi matin à l'âge de 83 ans des suites d'une opération à l'hôpital Percy à Clamart (Hauts-de-Seine), a annoncé sa famille.
Auteur de nombreux romans et films, Pierre Schoendoerffer est notamment le réalisateur de la 317e Section (1965) et de Dien Bien Phu (1992), bataille à laquelle il a participé en 1954.
Le réalisateur s’était fait le témoin scrupuleux de la grandeur et de la misère des combattants, monde qu’il avait bien connu.
Son film de fiction la 317e Section reste un des meilleurs témoignages sur la guerre d’Indochine, tandis que la Section Anderson, tourné deux ans plus tard, recevait l’Oscar du meilleur film documentaire.
Né en 1928 à Chamalières (Puy-de-Dôme), pensionnaire pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’enthousiasme à la lecture de Fortune carrée, de Joseph Kessel, un de ses «maîtres à lire» avec Joseph Conrad, et rêve d’être marin.
A 19 ans, il embarque comme matelot sur un caboteur suédois et passe dix-huit mois dans la Baltique et en mer du Nord. Il s’engage en 1952 au service cinématographique des armées, où il fait ses débuts de caméraman en Indochine. Remplaçant à sa demande un camarade tué, il filme pendant trois ans les atrocités de la guerre, est fait prisonnier par le Viêt Minh à Dien Bien Phu (1954) et passe quatre mois en captivité.
Démobilisé, il décide de rayonner dans la région, comme correspondant de guerre pour le magazine Life. Il rencontre à Hongkong Joseph Kessel, dont il adaptera le roman la Passe du diable à l’écran, en 1958.
Du Vietnam à l’Algérie, il est sur tous les fronts, menant une triple carrière d’écrivain, de grand reporter (Paris-Match, ORTF) et de cinéaste.
Après le succès de la 317e Section et de la Section Anderson, dont il est l’auteur et le réalisateur, Pierre Schoendoerffer écrit et adapte à l’écran le Crabe tambour (1977, Grand Prix du roman de l’Académie française), puis l’Honneur d’un capitaine (1982). Le cinéaste y peint à nouveau des soldats luttant pour l’honneur, sans illusions sur l’issue du combat. Avec Dien Bien Phu, il réalise une puissante fresque guerrière doublée d’une méditation sur les sacrifices inutiles.
Membre fondateur des César, Pierre Schoendoerffer était vice-président de l’Académie des Beaux-Arts. Il était père de trois enfants, dont le cinéaste Frédéric Schoendoerffer.
Pierre Schoendoerffer sur wikipédia:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Schœndœrffer
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Re: Décès du cinéaste Pierre Schoendoerffer mercredi 14 mars 2012
Que de bons films... Il rejoint son pote Bigeard.
Pour ceux qui ne l'ont pas vu, ou a revoir, la 317 section, film donnant deja une idée sur l'insaisissable et invisible Viet-minh !
Pour ceux qui ne l'ont pas vu, ou a revoir, la 317 section, film donnant deja une idée sur l'insaisissable et invisible Viet-minh !
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