Un Million de dollars le Viet
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Un Million de dollars le Viet
Un Million de dollars le Viet (La seconde Guerre d'Indochine) de Jean Lartéguy. Éditions SOLAR 1966. 318 pages.
C’est par ce titre percutant que Lartéguy expose sa vision de cette nouvelle guerre d’Indochine que commencèrent les Américains.
Sous sa plume de boxeur et ses analyses percutantes de grand reporter, Lartéguy promène son œil (et ses oreilles) sur un Vietnam qu’il connaît bien, mais qu’il ne reconnaît plus.
En quelques chapitres, il fait le tour de manière précise de tous les problèmes présents et futurs, toujours mise en opposition avec justesse avec l’histoire du conflit Indochinois.
Dans Les Dames de Saigon, le premier chapitre, il est délectable de lire les mots d’une ancienne tenancière d’un claque qui se plaint des taxes imposées par le gouvernement Sud Vietnamien et pense se retirer sur la Cote d’Azur en lâchant quelques confidences sur les habitudes sexuelles de certains hauts dignitaires Vietnamien. Croustillant.
Mais Saigon est pour l’auteur une poésie d’avant guerre, d’avant celle de Corée qu’il a faite, et de cette poésie il a bien du mal à en trouver les rimes dans une ville où tout les noms d’établissements de « divertissements » ont été débaptisés en une suite de
« California », « Brodway », « Yankee Bar » ex-corsica, etc!
Le pragmatisme asiatique à toujours le dessus et le Vietnamien du bordel voit sent le vent tourné et « virent leurs dollars en France. L’Amérique est pour eux une île lointaine où ils ne pensent pas à se réfugier, car ils savent qu’ils n’y seront pas bien accueillis. »
L’auteur souligne un fait historique que l’on a tendance à oublier : En 1965 les Viêt-Cong avait presque emporté la victoire au Sud Vietnam en se substituant à la fois politiquement et administrativement au gouvernement. Un rapport de force qui ne fait que se renforcer face à une corruption toujours grandissante et les différents putschs qui vont se succéder en ce début d’année 65 ne font qu’affaiblir la gouvernance du pays et rendent une réunification probable, avec une victoire presque assurée de Ho Chi Minh.
Mais l’intervention Américaine fait basculer la balance brutalement et déclenche le cataclysme que sera cette guerre pour les civiles du Nord et du Sud.
C’est cette machine de guerre que Lartéguy décris dans ce second chapitre, La VIIe Flotte et les Guérilleros. Il y présente d’ailleurs en premier lieu cette nouvelle forme de combat, celle des hélicoptères de la Ier division de Cavalerie, mais aussi les bombardiers lourds face à des combattants qu’il décris à l’envie et plusieurs fois comme un combattant chaussé avec de morceau de pneu de voiture.
Il explique d’abord la désorientation suite au bombardement, au déluge de feu et à la puissance technique des américains au sol et surtout dans les airs. Mais il décrit aussi ce pouvoir exceptionnel du Vietnamien pour se désengager et désorienter à son tour, ne manière subtile « l’envahisseur capitaliste » en créant par exemple de faux villages, de faux nids mitrailleuse ou de DCA, de fausse cache d’armes, servant de leurres et leur permettant, parfois à seulement quelques centaine de mètres de continuer le renforcement de leurs défenses et de leur stratégies d’attaque.
Les hameaux stratégiques de Diem ne sont pas épargné par la critique de l’auteur qui démontre leurs inefficacités et leur effets contre productif en en faisant des usines à Viêt-Cong :
Il parle d’un lieu appelé Tourane par les Français mais qui est devenue Da Nang et le décris comme un immense dépôt de matériel en tout genre alimenté sans cesse par des bateaux et une farandole en diable d’avions chargées selon son type de différentes missions.
Là encore il écrit longuement sur l’infiltration du Viêt-Cong dans cette base gigantesque où « les enfants ont appris à faire des pas réguliers qui, plus tard, serviront à compter les distances pour régler un tir de mortier. »
Contemplatif devant tout cette machine de guerre qui se met en route, il la contemple avec une certaine amertume et lâche :
Pour conclure son chapitre, Jean Lartéguy fait le calcul des hommes et du matériel engagé par les Américains dans ce conflit, et fait remarquer que rien que cette VIIe flotte représente plus que le budget entier de la France.
Le second chapitre plaira à ceux qui ne voient le Nam qu’aux travers des yeux de ces "supers" guerrier, je veux parler des forces spéciales !
La tentation des Centurions, le titre de ce chapitre, fait référence à son livre Les Centurions qui eu un succès retentissant et qui fut adapté au cinéma*.
Ce récit nous fait visiter des camps des forces spéciales des hauts plateaux et rencontrer les hommes qui y vivent.
Il compare aisément ces soldats aux légionnaires coriaces qu’il a connu durant la guerre d’Indochine. Il est drôle aussi de constater que l’un des officiers qui le reçois connaît son livre qu’il a lu, avec celui de Bernard Fall* (qu’on leur conseil avant de partir au Vietnam !)
D’ailleurs comme dans le livre de Fall, Lartéguy disserte sur cette minorité qui est un peu passé dans les oubliettes de cette guerre : Les montagnards, et le partie qu’ils avaient créé, le F.U.R.L.O.*
Il décris très bien les rapports des Advisor avec leurs « indigènes » et le rapport de confiance réciproques qui les unissaient en tant que combattants courageux, respectés et craints.
Ce rapport de confiance sera rompu malheureusement par les autorités Sud Vietnamienne qui n’aimaient pas du tout les velléités des montagnards à vouloir leurs autonomie sur les hauts plateaux, et qui exécutèrent nombre d’entres eux sans que les Américains ne puissent faires grand chose. Ce cas de conscience de certains officiers des F S qui eurent officieusement envie d’enfreindre les ordres pour se rebeller en faveur de leurs compagnons d’armes si valeureux et dévoués.
Un lieutenant dans le mess, interrompt l’interview de Lartéguy et d’un Colonel suite à ce cas de conscience qui n’est pas exprimé par son chef :
En fin de compte, leur Algérie arriva bien plus tôt qu’il ne la redoutait.
15 OOO Français dans la tourmente est le troisième chapitre. Il décrit la vie des experts, des médecins, des fonctionnaires et particulièrement des colons « qui cherchent à s’accrocher à leur plantations avec plus ou moins de bonheur. »
Lartéguy fait l’inventaire des taxes, des extorsions en tout genre que le Viêt-Cong fait peser sur les « étrangers », et encore parfois le fait d’être français est un atout car tout américain ou soupçonné de l’être disparaît à jamais dans les profondeurs de la jungle.
Les enlèvements aussi est un moyen lucratif et peu risqué de ramener des fonds à la machine de guerre Viêt-Cong, mais ce qui rapporte le plus sont les impôts sur les plantations d’hévéa. D’ailleurs Michelin finira par trouvé la pilule un peu forte et parti rapidement du Vietnam avant que cela devienne trop risqué, et surtout trop coûteux.
L’auteur arrive à trouver le montant des redevances Viêt-Cong par hectare de plantation à l’année, multiplier par la surface totale que possédait le groupe Michelin ( soit 10 000 hectares) cela commence à faire une coqueté somme !
Si un planteur ne paye pas, ou en retard, on enlève un contre maître ou tout autre personne proche pour exiger comme rançon les arriérés : Simple, et non négociable.
Le quatrième chapitre, « vive la guerre révolutionnaire » nous dresse l’état des lieu des actions politiques des forces en présence. Du cotés de Saigon on fusille sur la place publique, à Hanoï on fait des « mois de la haine » anti Américain.
Une jolie salade qui rend les américains nerveux car leur peur
Le Laos et le Cambodge joue aussi leur destin dans cette guerre en choisissant leur camps, opposés, tandis que la Thaïlande bien que violemment anti-communiste, elle n’est pas non plus inféodées aux Américains et pour marquer cette différence en toute ambiguïté fera ouvrir à Bangkok une ambassade d’U.R.S.S. !
Ce chapitre se termine par un entretien avec Han Suyin*, ou les deux interlocuteurs soulèvent et expriment des points de vue divergents et convergents. L’aspect « racial » du conflit est soulevé avec beaucoup d’à propos (n’oublions pas le racisme crasse des troupes Américaines en général face aux Gook) et ouvrir le conflit à l’état du monde et du rôle que pourrait jouer l’Europe en Asie face aux mastodontes Américain et Russe.
Pour conclure, un livre efficace, illustré par de belles images, d’une lecture simple et claire comme ce grande reporter savait si bien nous livrer.
La première partie de ce livre avait été publié pour Paris Match dans le numéro du 25 septembre 1965.
N’hésitez pas à lire aussi Voyage au bout de la guerre.
INDEX
*Bernard Fall Vietnam. Dernières réflexions sur une guerre.
*Les Centurions (last Command), film de 1966 tiré du roman de Lartéguy réalisé par Mark Robson avec à l'affiche entre autre: Anthony Quinn, Alain Delon, Claudia Cardinal, Michelle Morgan.
* F.U.R.L.O: Front unifié de Lutte de la Race Opprimé. Jean Lartéguy souligne justement que cela ressemble à la devise des forces Spéciales: "De Oppresso Liber". (Libérer les opprimés)
*Han Suyin (韩素音) est le pseudonyme de Chou Kuanghu, connue aussi sous le nom de Rosalie Élisabeth Comber, née le 12 septembre 1917 à Xinyang, dans la province du Henan (Chine), et morte le 2 novembre 2012 (à 95 ans) à Lausanne, en Suisse, où elle résidait. Han Suyin est une doctoresse en médecine, sinologue et écrivaine d'origine chinoise et belge.[Wiki]
Lartéguy avait un vrai respect pour cette femme qui était pourtant Communiste alors que lui était un Gaulliste convaincu, mais entre les deux personnages il exista une véritable passion intellectuelle.
C’est par ce titre percutant que Lartéguy expose sa vision de cette nouvelle guerre d’Indochine que commencèrent les Américains.
Sous sa plume de boxeur et ses analyses percutantes de grand reporter, Lartéguy promène son œil (et ses oreilles) sur un Vietnam qu’il connaît bien, mais qu’il ne reconnaît plus.
En quelques chapitres, il fait le tour de manière précise de tous les problèmes présents et futurs, toujours mise en opposition avec justesse avec l’histoire du conflit Indochinois.
Dans Les Dames de Saigon, le premier chapitre, il est délectable de lire les mots d’une ancienne tenancière d’un claque qui se plaint des taxes imposées par le gouvernement Sud Vietnamien et pense se retirer sur la Cote d’Azur en lâchant quelques confidences sur les habitudes sexuelles de certains hauts dignitaires Vietnamien. Croustillant.
Mais Saigon est pour l’auteur une poésie d’avant guerre, d’avant celle de Corée qu’il a faite, et de cette poésie il a bien du mal à en trouver les rimes dans une ville où tout les noms d’établissements de « divertissements » ont été débaptisés en une suite de
« California », « Brodway », « Yankee Bar » ex-corsica, etc!
Le pragmatisme asiatique à toujours le dessus et le Vietnamien du bordel voit sent le vent tourné et « virent leurs dollars en France. L’Amérique est pour eux une île lointaine où ils ne pensent pas à se réfugier, car ils savent qu’ils n’y seront pas bien accueillis. »
L’auteur souligne un fait historique que l’on a tendance à oublier : En 1965 les Viêt-Cong avait presque emporté la victoire au Sud Vietnam en se substituant à la fois politiquement et administrativement au gouvernement. Un rapport de force qui ne fait que se renforcer face à une corruption toujours grandissante et les différents putschs qui vont se succéder en ce début d’année 65 ne font qu’affaiblir la gouvernance du pays et rendent une réunification probable, avec une victoire presque assurée de Ho Chi Minh.
Mais l’intervention Américaine fait basculer la balance brutalement et déclenche le cataclysme que sera cette guerre pour les civiles du Nord et du Sud.
C’est cette machine de guerre que Lartéguy décris dans ce second chapitre, La VIIe Flotte et les Guérilleros. Il y présente d’ailleurs en premier lieu cette nouvelle forme de combat, celle des hélicoptères de la Ier division de Cavalerie, mais aussi les bombardiers lourds face à des combattants qu’il décris à l’envie et plusieurs fois comme un combattant chaussé avec de morceau de pneu de voiture.
Il explique d’abord la désorientation suite au bombardement, au déluge de feu et à la puissance technique des américains au sol et surtout dans les airs. Mais il décrit aussi ce pouvoir exceptionnel du Vietnamien pour se désengager et désorienter à son tour, ne manière subtile « l’envahisseur capitaliste » en créant par exemple de faux villages, de faux nids mitrailleuse ou de DCA, de fausse cache d’armes, servant de leurres et leur permettant, parfois à seulement quelques centaine de mètres de continuer le renforcement de leurs défenses et de leur stratégies d’attaque.
Les hameaux stratégiques de Diem ne sont pas épargné par la critique de l’auteur qui démontre leurs inefficacités et leur effets contre productif en en faisant des usines à Viêt-Cong :
« [.] Le Viêt-Cong vit en état d’osmose avec le peuple, que l’on ne peut l’en séparer, il faut, pour le détruire, détruire aussi ce peuple. C’est l’une des plus grandes cruautés de cette guerre. »
Il parle d’un lieu appelé Tourane par les Français mais qui est devenue Da Nang et le décris comme un immense dépôt de matériel en tout genre alimenté sans cesse par des bateaux et une farandole en diable d’avions chargées selon son type de différentes missions.
« Il y a [.] les vieux Skyraider à hélices, les plus efficaces dans cete guerre, évoluent à 600 km/h en formations impeccables comme un vol de cigognes. Mais ils paraissent ne pas avancer dans ce ciel encombré que les jet déchirent.
Toutes les formes d’hélicoptères sont là par centaines : Sauterelles vertes qui viennent se ranger les unes contres les autres quant la nuit tombe. les avions cargos vomissent des hommes et du matériel. »
Là encore il écrit longuement sur l’infiltration du Viêt-Cong dans cette base gigantesque où « les enfants ont appris à faire des pas réguliers qui, plus tard, serviront à compter les distances pour régler un tir de mortier. »
Contemplatif devant tout cette machine de guerre qui se met en route, il la contemple avec une certaine amertume et lâche :
« Mais je ne puis m’empêcher de penser qu’avec le dixième, le centième de tout ce matériel, si les américains étaient alors intervenus, les divisions de Giap auraient été écrasées autour de Dien Bien Phu. »
Pour conclure son chapitre, Jean Lartéguy fait le calcul des hommes et du matériel engagé par les Américains dans ce conflit, et fait remarquer que rien que cette VIIe flotte représente plus que le budget entier de la France.
« J’ai essayé de calculer combien coûtait au trésor américain la destruction d’un seul de ces petits hommes courageux, fanatisés et misérables. Je suis arrivé à un million de dollars [.] et j’étais peut-être en dessous de la vérité."
Le second chapitre plaira à ceux qui ne voient le Nam qu’aux travers des yeux de ces "supers" guerrier, je veux parler des forces spéciales !
La tentation des Centurions, le titre de ce chapitre, fait référence à son livre Les Centurions qui eu un succès retentissant et qui fut adapté au cinéma*.
Ce récit nous fait visiter des camps des forces spéciales des hauts plateaux et rencontrer les hommes qui y vivent.
Il compare aisément ces soldats aux légionnaires coriaces qu’il a connu durant la guerre d’Indochine. Il est drôle aussi de constater que l’un des officiers qui le reçois connaît son livre qu’il a lu, avec celui de Bernard Fall* (qu’on leur conseil avant de partir au Vietnam !)
D’ailleurs comme dans le livre de Fall, Lartéguy disserte sur cette minorité qui est un peu passé dans les oubliettes de cette guerre : Les montagnards, et le partie qu’ils avaient créé, le F.U.R.L.O.*
Il décris très bien les rapports des Advisor avec leurs « indigènes » et le rapport de confiance réciproques qui les unissaient en tant que combattants courageux, respectés et craints.
Ce rapport de confiance sera rompu malheureusement par les autorités Sud Vietnamienne qui n’aimaient pas du tout les velléités des montagnards à vouloir leurs autonomie sur les hauts plateaux, et qui exécutèrent nombre d’entres eux sans que les Américains ne puissent faires grand chose. Ce cas de conscience de certains officiers des F S qui eurent officieusement envie d’enfreindre les ordres pour se rebeller en faveur de leurs compagnons d’armes si valeureux et dévoués.
Un lieutenant dans le mess, interrompt l’interview de Lartéguy et d’un Colonel suite à ce cas de conscience qui n’est pas exprimé par son chef :
« Sir, cette tentation des Centurions nous l’avons déjà ressentie ? Nous avons déjà été amené à renier notre parole. Nous allons encore le faire dans quelques jours à l’égard d’hommes que nous avons entraîné dans notre guerre. Si nous connaissons comme la France des défaites et des reniements, alors la colère pourra nous monter le tête. Après l’Indochine, nous aurons notre Algérie. Ce sera l’Amérique du Sud. Nous y pensons souvent. »
En fin de compte, leur Algérie arriva bien plus tôt qu’il ne la redoutait.
15 OOO Français dans la tourmente est le troisième chapitre. Il décrit la vie des experts, des médecins, des fonctionnaires et particulièrement des colons « qui cherchent à s’accrocher à leur plantations avec plus ou moins de bonheur. »
Lartéguy fait l’inventaire des taxes, des extorsions en tout genre que le Viêt-Cong fait peser sur les « étrangers », et encore parfois le fait d’être français est un atout car tout américain ou soupçonné de l’être disparaît à jamais dans les profondeurs de la jungle.
Les enlèvements aussi est un moyen lucratif et peu risqué de ramener des fonds à la machine de guerre Viêt-Cong, mais ce qui rapporte le plus sont les impôts sur les plantations d’hévéa. D’ailleurs Michelin finira par trouvé la pilule un peu forte et parti rapidement du Vietnam avant que cela devienne trop risqué, et surtout trop coûteux.
L’auteur arrive à trouver le montant des redevances Viêt-Cong par hectare de plantation à l’année, multiplier par la surface totale que possédait le groupe Michelin ( soit 10 000 hectares) cela commence à faire une coqueté somme !
Si un planteur ne paye pas, ou en retard, on enlève un contre maître ou tout autre personne proche pour exiger comme rançon les arriérés : Simple, et non négociable.
Le quatrième chapitre, « vive la guerre révolutionnaire » nous dresse l’état des lieu des actions politiques des forces en présence. Du cotés de Saigon on fusille sur la place publique, à Hanoï on fait des « mois de la haine » anti Américain.
Une jolie salade qui rend les américains nerveux car leur peur
L’auteur va prendre aussi la température du cotés de Pékin et de Moscou, et c’est toujours avec un peu de surprise que l’on découvre des dissensions fortes entre les deux géant communistes. L’asiatique reprochant à l’Occidentale d’être trop mou et d’avoir renié ses valeurs, et l’Occidentale de reprocher à la Chine de l’arrogance et des prises de positions dangereuses (pour ses intérêts.)« c’est de devoir livrer dans Saigon même une nouvelle bataille d’Alger. Là tout le matériel ne sert à rien ; Il faut se salir les mains, si l’on veut réussir. »
Le Laos et le Cambodge joue aussi leur destin dans cette guerre en choisissant leur camps, opposés, tandis que la Thaïlande bien que violemment anti-communiste, elle n’est pas non plus inféodées aux Américains et pour marquer cette différence en toute ambiguïté fera ouvrir à Bangkok une ambassade d’U.R.S.S. !
Ce chapitre se termine par un entretien avec Han Suyin*, ou les deux interlocuteurs soulèvent et expriment des points de vue divergents et convergents. L’aspect « racial » du conflit est soulevé avec beaucoup d’à propos (n’oublions pas le racisme crasse des troupes Américaines en général face aux Gook) et ouvrir le conflit à l’état du monde et du rôle que pourrait jouer l’Europe en Asie face aux mastodontes Américain et Russe.
Pour conclure, un livre efficace, illustré par de belles images, d’une lecture simple et claire comme ce grande reporter savait si bien nous livrer.
La première partie de ce livre avait été publié pour Paris Match dans le numéro du 25 septembre 1965.
N’hésitez pas à lire aussi Voyage au bout de la guerre.
INDEX
*Bernard Fall Vietnam. Dernières réflexions sur une guerre.
*Les Centurions (last Command), film de 1966 tiré du roman de Lartéguy réalisé par Mark Robson avec à l'affiche entre autre: Anthony Quinn, Alain Delon, Claudia Cardinal, Michelle Morgan.
* F.U.R.L.O: Front unifié de Lutte de la Race Opprimé. Jean Lartéguy souligne justement que cela ressemble à la devise des forces Spéciales: "De Oppresso Liber". (Libérer les opprimés)
*Han Suyin (韩素音) est le pseudonyme de Chou Kuanghu, connue aussi sous le nom de Rosalie Élisabeth Comber, née le 12 septembre 1917 à Xinyang, dans la province du Henan (Chine), et morte le 2 novembre 2012 (à 95 ans) à Lausanne, en Suisse, où elle résidait. Han Suyin est une doctoresse en médecine, sinologue et écrivaine d'origine chinoise et belge.[Wiki]
Lartéguy avait un vrai respect pour cette femme qui était pourtant Communiste alors que lui était un Gaulliste convaincu, mais entre les deux personnages il exista une véritable passion intellectuelle.
Dernière édition par javel le Mar 24 Mai 2016 - 14:19, édité 3 fois
javel- Messages : 3241
Date d'inscription : 28/06/2013
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Re: Un Million de dollars le Viet
Beau résumé, merci à toi... Moi qui n'aime pas trop lire ça donne envie!!
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Re: Un Million de dollars le Viet
yomec0644 a écrit:Moi qui n'aime pas trop lire ça donne envie!!
It's my mission sir!
javel- Messages : 3241
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Re: Un Million de dollars le Viet
javel a écrit:It's my mission sir!
Je n'hésiterais pas à te dire si elle est remplie lorsque j'aurais trouvé le bouquin.
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Re: Un Million de dollars le Viet
Merci beaucoup Javel
Amicalement lt john
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LT John Rinney- Messages : 1236
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Re: Un Million de dollars le Viet
Attention c'est à double tranchant, il risque de lire du SFjavel a écrit:yomec0644 a écrit:Moi qui n'aime pas trop lire ça donne envie!!
It's my mission sir!
Je ne t'ai pas encore tout lu donc je ne me prononce pas
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