Un Soleil Sans Espoir
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Un Soleil Sans Espoir
Un Soleil Sans Espoir de Kent Anderson. Éditions Calman Levy dans la série NOIR. 391 pages de bonheur. (Titre original: Green Sun)
Retrouver les tribulations de l'agent Hanson est un vrai plaisir après tant d'années d'attentes.
Toujours aussi vif dans son écriture, où l'on devine toujours cette part autobiographique qui s'autocensure, Kent Anderson, c'est ancien des Forces Spéciales Américaine au Vietnam, continue cette thérapie littéraire pour digérer ses obsessions lièes à son expérience durant la guerre du Vietnam, et l'agent Hanson, son alter ego tente de vivre avec, comme un moteur qui s'emballe et qui risque à tout moment de lui exploser au nez. Un grand roman entre l'autobiographie, l'histoire et le policier.
Kent Anderson par Serge Picard.
On replonge avec délice dans la perception de l'agent Hanson et de son environnement dans la ville ultra violent d'Oakland des années 80. Cette manière de voir les choses à travers le prisme de son expérience au combat.
C'est aussi fascinant de suivre cette manière perverse qu'a l'agent de police à manipuler ses adversaires, entre cruauté violente au service d'une justice droite et sans détour.
"Mais ce jour là , à courir, il se sentait bien. Et méchant.[.] Et lorsqu'il se sentait vraiment bien, il n'avait pas envie de danser, de rire, ou de chanter, il avait envie de se battre. Il avait essayé d'expliquer cela ça à des gens normaux , mais il ne parvenait même pas à se l'expliquer lui-même. Le motif de la bagarre n'avait aucune importance, ni au combat, ni seul dans la rue avec un badge et une arme. Là il était bien."
Durant tout le récit qui pourrait être une suite à Chiens de la Nuit, Hanson scrute ses adversaires, qu'ils soient junkies, dealers, red neck ou simple civils, qui au détour d'une rue lui rappel par moment certaine ancienne histoire Vietnamienne, où dans une vie antérieur il était un "tueur" que la peur avait quitté.
"Hanson au départ connaissait la peur et c'est seulement plus tard - il avait fallu une guerre - qu'il était devenue celui qu'il serait définitivement. Lors de sa première mission sur le terrain, il avait fait preuve de courage, feint de ne pas remarquer la peur qui le suivait partout, toujours sur ses talons, qui se plaignait, critiquait chacune de ses décisions. Il avait compris que sa bravoure ne durerait pas une année de plus. Deux ou trois mois peut-être, mais pas un an. Il épuisait ses réserves de courage, il ignorait pour combien de temps il lui restait et ce qu'il ferait quand elles seraient épuisées.
et puis un matin à l'aube, il s'était levé après avoir survécu à une nouvelle embuscade, alors qu'il demandait une évacuation médicale pour les blessés et les morts, cela lui était apparu comme un miracle: lui aussi était mort. son nom figurait sur la liste des moribonds, on ne lui demandait plus rien d'autre, son tour venait. Il n'avait plus à avoir peur ou faire preuve de bravoure. la peur le laissait se débrouiller directement avec la mort."
En bref un grand livre, qui même s'il n'est un récit sur la guerre du Vietnam, il fait parti de ces écrits qui nous donnent à voir les pensées tourmentées des vétérans dans une société Américaine, qui contrairement à ce qu'avait écris l'auteur dans Chien de la Nuit, n'est pas une société si polie que ça bien quelle soit armée.
" Hanson dort. Il est parti là où la guerre ne finit jamais. Là où le soleil se couche en ce moment, au nord du Vietnam, avec une section de cinq hommes de la Combat Recon Platoon, l'unité de reconnaissance de combat, les vingt-cinq ou trente vrais tueurs du campement. Des cinglés, des drogués, des orphelins de guerre, des solitaires, des rescapés hantés par leurs souvenirs, des mercenaires vietnamiens payés en liquide, en dollars américains, de l'argent de la CIA qui n'exige aucune autorisation officielle.
La nuit tombait sur les montagnes lorsqu'ils virent loin en contrebas la section ennemie sortir de la brousse..."
Bonne lecture.
Les autres titres de Kent Anderson : Chiens de la Nuit (Policier), Sympathy for the Devil (roman) et Pas de saisons pour l'enfer (essais autobiographique)
Oakland
Retrouver les tribulations de l'agent Hanson est un vrai plaisir après tant d'années d'attentes.
Toujours aussi vif dans son écriture, où l'on devine toujours cette part autobiographique qui s'autocensure, Kent Anderson, c'est ancien des Forces Spéciales Américaine au Vietnam, continue cette thérapie littéraire pour digérer ses obsessions lièes à son expérience durant la guerre du Vietnam, et l'agent Hanson, son alter ego tente de vivre avec, comme un moteur qui s'emballe et qui risque à tout moment de lui exploser au nez. Un grand roman entre l'autobiographie, l'histoire et le policier.
Kent Anderson par Serge Picard.
On replonge avec délice dans la perception de l'agent Hanson et de son environnement dans la ville ultra violent d'Oakland des années 80. Cette manière de voir les choses à travers le prisme de son expérience au combat.
C'est aussi fascinant de suivre cette manière perverse qu'a l'agent de police à manipuler ses adversaires, entre cruauté violente au service d'une justice droite et sans détour.
"Mais ce jour là , à courir, il se sentait bien. Et méchant.[.] Et lorsqu'il se sentait vraiment bien, il n'avait pas envie de danser, de rire, ou de chanter, il avait envie de se battre. Il avait essayé d'expliquer cela ça à des gens normaux , mais il ne parvenait même pas à se l'expliquer lui-même. Le motif de la bagarre n'avait aucune importance, ni au combat, ni seul dans la rue avec un badge et une arme. Là il était bien."
Durant tout le récit qui pourrait être une suite à Chiens de la Nuit, Hanson scrute ses adversaires, qu'ils soient junkies, dealers, red neck ou simple civils, qui au détour d'une rue lui rappel par moment certaine ancienne histoire Vietnamienne, où dans une vie antérieur il était un "tueur" que la peur avait quitté.
"Hanson au départ connaissait la peur et c'est seulement plus tard - il avait fallu une guerre - qu'il était devenue celui qu'il serait définitivement. Lors de sa première mission sur le terrain, il avait fait preuve de courage, feint de ne pas remarquer la peur qui le suivait partout, toujours sur ses talons, qui se plaignait, critiquait chacune de ses décisions. Il avait compris que sa bravoure ne durerait pas une année de plus. Deux ou trois mois peut-être, mais pas un an. Il épuisait ses réserves de courage, il ignorait pour combien de temps il lui restait et ce qu'il ferait quand elles seraient épuisées.
et puis un matin à l'aube, il s'était levé après avoir survécu à une nouvelle embuscade, alors qu'il demandait une évacuation médicale pour les blessés et les morts, cela lui était apparu comme un miracle: lui aussi était mort. son nom figurait sur la liste des moribonds, on ne lui demandait plus rien d'autre, son tour venait. Il n'avait plus à avoir peur ou faire preuve de bravoure. la peur le laissait se débrouiller directement avec la mort."
En bref un grand livre, qui même s'il n'est un récit sur la guerre du Vietnam, il fait parti de ces écrits qui nous donnent à voir les pensées tourmentées des vétérans dans une société Américaine, qui contrairement à ce qu'avait écris l'auteur dans Chien de la Nuit, n'est pas une société si polie que ça bien quelle soit armée.
" Hanson dort. Il est parti là où la guerre ne finit jamais. Là où le soleil se couche en ce moment, au nord du Vietnam, avec une section de cinq hommes de la Combat Recon Platoon, l'unité de reconnaissance de combat, les vingt-cinq ou trente vrais tueurs du campement. Des cinglés, des drogués, des orphelins de guerre, des solitaires, des rescapés hantés par leurs souvenirs, des mercenaires vietnamiens payés en liquide, en dollars américains, de l'argent de la CIA qui n'exige aucune autorisation officielle.
La nuit tombait sur les montagnes lorsqu'ils virent loin en contrebas la section ennemie sortir de la brousse..."
Bonne lecture.
Les autres titres de Kent Anderson : Chiens de la Nuit (Policier), Sympathy for the Devil (roman) et Pas de saisons pour l'enfer (essais autobiographique)
Oakland
javel- Messages : 3243
Date d'inscription : 28/06/2013
Age : 54
Localisation : Le maquis
Re: Un Soleil Sans Espoir
Merci de l'info
jeune chien fou- Messages : 1193
Date d'inscription : 13/12/2013
Age : 40
Localisation : Loiret/Sologne
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