1962

INTRODUCTION :
L' insurrection Viet Cong (VC) s'est étendue au Sud-Vietnam en 1962.
Le personnel militaire américain a effectué des missions de combat et accompagné des soldats sud-vietnamiens dans des opérations au sol pour trouver et vaincre les insurgés. Le secret était la politique officielle des États-Unis concernant l'étendue de l'engagement militaire américain au Sud-Vietnam. Le commandant du Military Assistance Command, Vietnam (MACV), le général Paul D. Harkins, projetaient l'optimisme que des progrès étaient réalisés dans la guerre, mais cet optimisme a été réfuté par les préoccupations exprimées par un grand nombre d'officiers subalternes et de civils. Plusieurs magazines, journaux et politiciens américains de premier plan ont remis en question la stratégie militaire que les États-Unis poursuivaient pour soutenir le gouvernement sud-vietnamien du président Ngô Đình Diệm . Diệm a créé le programme de hameau stratégique comme sa priorité absolue pour vaincre le VC. Le programme visait à regrouper les habitants des zones rurales du Sud-Vietnam dans des villages défendus où ils bénéficieraient des services sociaux du gouvernement.

Le Nord-Vietnam a augmenté son soutien au VC, infiltrant des hommes et des fournitures dans le Sud-Vietnam via la piste Ho Chi Minh . Le Nord-Vietnam a proposé des négociations pour neutraliser le Sud-Vietnam comme cela avait été fait au Laos et au Cambodge voisins , mais l'échec de l'accord de neutralité laotien a condamné cette initiative.

Les analyses et déclarations américaines sur les progrès et les problèmes de la guerre étaient souvent en conflit ou se contredisaient, ce qui est reflété dans cet article.


Source :
https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/1962_in_the_Vietnam_War?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

2 janvier :
Deux techniciens sud-vietnamiens travaillant dans le programme antipaludique du gouvernement, Pham Van Hai et Nguyen Van Thach, ont été tués par VC avec des machettes, à 19 km au sud de Saigon.

3 janvier :
Le premier avion de transport militaire de l'US Air Force (USAF) est arrivé au Sud-Vietnam dans le cadre de l'opération Mule Train . L'avion serait utilisé pour transporter des soldats sud-vietnamiens.

4 janvier :
Le secrétaire adjoint à la Défense, Roswell Gilpatric , a recommandé au général Lyman Lemnitzer , le président des chefs d'état-major interarmées , que pour les opérations militaires impliquant des Américains au Sud-Vietnam , le Pentagone développe une "histoire de couverture appropriée, ou des histoires, une explication publique, une déclaration de non commentaire... pour approbation du secrétaire à la Défense .

10 janvier :
La première mission de l'opération Ranch Hand a commencé. Des défoliants Agent Orange ont été pulvérisés depuis des avions de l'USAF sur plusieurs kilomètres de l'autoroute 15 menant du port de Vũng Tàu à la base aérienne de Bien Hoa au nord-est de Saigon. Bien que les États-Unis aient souhaité garder secrète l'utilisation de défoliants, le gouvernement sud-vietnamien a annoncé publiquement que des défoliants fournis par les États-Unis étaient utilisés pour tuer la végétation à proximité des routes.

12 janvier :
L'opération Chopper a été la première opération de combat pour les soldats de l'armée américaine au Vietnam. Des pilotes américains ont transporté environ 1 000 soldats de l'armée de la République du Vietnam (ARVN) par hélicoptère pour atterrir et attaquer des guérilleros VC à environ 16 km à l'ouest de Saigon. L'opération est considérée comme un succès. Chopper a annoncé une nouvelle ère de mobilité aérienne pour l'armée américaine, qui s'était développée en tant que concept depuis que l'armée avait formé douze bataillons d'hélicoptères en 1952 pendant la guerre de Corée . Le président américain John F. Kennedya seulement dit que les États-Unis aidaient l'ARVN avec "la formation et le transport". Il a refusé de donner plus de détails sur l'opération Chopper pour éviter "d'aider l'ennemi".

15 janvier :
Le secrétaire à la Défense, Robert McNamara , a rencontré ses principaux conseillers militaires. Les services de renseignement du CINCPAC lui ont dit que les VC étaient désormais au nombre de 20 000 à 25 000 et augmentaient de 1 000 par mois après les pertes. Les forces armées du Sud-Vietnam avaient subi plus de 1 000 victimes au cours du mois précédent, la plupart par le Corps d'autodéfense paramilitaire . McNamara a ordonné l'envoi de 40 000 carabines M-1 au Sud-Vietnam pour armer le Corps d'autodéfense et la Garde civile , bien que ces deux organisations aient été à l'origine de la plupart des armes capturées par le VC.

McNamara a fait pression pour une opération "claire et maintenue" dans une seule province sud-vietnamienne. Clear and hold a envisagé que l'ARVN sécurise la province, suivie d'une action civique et politique pour exclure définitivement le VC. Le général Lionel C. McGarr , chef du Groupe consultatif d'assistance militaire (MAAG), a proposé d'utiliser à la place deux divisions ARVN dans un balayage militaire conventionnel axé sur la mort de VC mais sans le suivi pour tenir la zone.

20 janvier :
L'amiral Harry D. Felt , commandant du CINCPAC, a autorisé des conseillers américains à accompagner les forces militaires sud-vietnamiennes lors d'opérations de combat.

2 février
Roger Hilsman , un fonctionnaire du Département d'État américain ayant une expérience de la guerre de guérilla pendant la Seconde Guerre mondiale, a soumis un article intitulé "Un concept stratégique pour le Sud-Vietnam" au président Kennedy et au général Taylor. S'inspirant largement du plan du conseiller britannique Robert Grainger Ker Thompson pour les hameaux stratégiques, Hilsman a déclaré que "la lutte pour le Sud-Vietnam ... est essentiellement une bataille pour le contrôle des villages". Il a déclaré que "le problème présenté par le Viet Cong est un problème politique et non militaire, et que pour être efficace, la contre-insurrection" doit fournir au peuple et aux villages protection et sécurité physique. " La solution de Hilsman à ce problème était similaire à celle de Thompson. Hilsman a préconisé que l'ARVN adopte des tactiques de mobilité, de surprise et d'opérations de petites unités. La guerre conventionnelle telle que l'utilisation de l'artillerie ou des bombardements aériens pour adoucir l'ennemi "ne fera que donner un avertissement préalable d'une opération, permettre au Viet Cong de s'échapper et entraîner inévitablement la mort de civils non engagés ou hésitants dont le soutien est essentiel pour la défaite ultime du Viet Cong."

3 février
Le président Diệm crée par décret présidentiel le programme stratégique des hameaux dirigé par son frère, Ngô Đình Nhu . Le programme appelait les populations rurales à fournir la main-d'œuvre pour construire et défendre les hameaux stratégiques. C'était un programme ambitieux qui prévoyait que 7 000 hameaux stratégiques seraient construits d'ici la fin de 1962 et 12 000 d'ici la fin de 1963, regroupant ainsi la quasi-totalité de la population rurale du Sud-Vietnam.

8 février
Le MACV a été créé pour soutenir et aider le Sud-Vietnam à vaincre l'insurrection du VC. MAAG a continué d'exister, mais uniquement pour former les forces armées vietnamiennes. Le général Paul D. Harkins, recommandé par le conseiller militaire du président Kennedy, le général Maxwell Taylor , est nommé commandant du MACV. Harkins et son état-major avaient peu ou pas d'expérience en matière de contre-insurrection.  De plus, l'effort de contre-insurrection manquait d'une "autorité de direction unique" et d'une "surveillance inter-agences continue et faisant autorité". Le commandant du MACV n'avait pas le contrôle de l'ensemble de l'effort de contre-insurrection et le MACV "travaillait sous des relations de commandement complexes et devait se frayer un chemin à travers des conflits interservices insolubles sur des points délicats d'organisation, de dotation en personnel et de doctrine. Le commandant du MACV Harkins relevait du chef du CINCPAC, l'amiral Felt qui a gardé MACV « sur une bride serrée. ».

11 février
Lors d'une opération Farm Gate. Un SC-47 s'est écrasée lors d'une mission de largage de tracts, tuant huit Américains (six de l'armée de l'air et deux de l'armée) et un Vietnamien.



14 février
Le journaliste James Reston a publié un article dans le New York Times déclarant que "les États-Unis sont maintenant impliqués dans une guerre non déclarée au Sud-Vietnam. Ceci est bien connu des Russes, des communistes chinois et de toutes les autres personnes concernées, à l'exception du peuple américain. .Le président a-t-il clairement indiqué au Congrès et à la nation l'étendue de l'engagement américain envers le gouvernement du Sud-Vietnam et les dangers encourus ?".

18 février
Le Nord-Vietnam a contacté des diplomates du Royaume-Uni et de l'Union soviétique, co-présidents des accords de Genève de 1954, leur demandant "d'étudier de toute urgence des mesures efficaces pour mettre fin à l'agression américaine au Sud-Vietnam". Plus tard, le Nord-Vietnam a demandé que le Royaume-Uni et l'URSS « procèdent à des consultations avec les pays intéressés pour rechercher des moyens efficaces de préserver le règlement de Genève de 1954 et de sauvegarder la paix ».

20 février
Le sénateur Wayne Morse a déclaré lors d'une audience du Sénat à huis clos, "lorsque ces navires commenceront à revenir sur la côte ouest avec les cercueils drapés de drapeaux de garçons américains, faites attention, car le peuple américain, à mon avis, va être très très divisé... J'ai de sérieux doutes quant à la constitutionnalité de la ligne de conduite du président au Sud-Vietnam.

VC a lancé quatre grenades à main dans un théâtre de village bondé près de Can Tho , tuant 24 femmes et enfants. Au total, 108 personnes ont été tuées ou blessées.

21 février
Le Département d'État a câblé des instructions sur les relations avec les médias à l' ambassade des États -Unis à Saigon. Les instructions indiquaient qu'il n'était pas dans l'intérêt des États-Unis "d'avoir des histoires indiquant que les Américains dirigent et dirigent des missions de combat contre les Viet Cong". 

Une estimation du renseignement national (NIE) de la Central Intelligence Agency (CIA) a estimé le nombre de VC au Sud-Vietnam. Il y avait au moins 25 000 combattants à plein temps soutenus par 100 000 habitants à temps partiel servant de forces de défense du village. Le NIE a estimé que 800 officiers et soldats nord-vietnamiens du PAVN se trouvaient au Sud-Vietnam pour aider le VC.

26 février
Le magazine Newsweek a posé la question : « L'envoi de troupes américaines entraînera-t-il une escalade, plus de guérillas, plus d'Américains et une éventuelle confrontation entre les États-Unis et la Chine rouge ? Surtout, la stratégie américaine peut-elle gagner la guerre ?

27 février
Deux pilotes de l'armée de l'air de la République du Vietnam (RVNAF) pilotant des A-1 Skyraiders fournis par les États-Unis ont bombardé le palais de l'indépendance à Saigon pour protester contre la priorité du président Diệm de rester au pouvoir plutôt que de vaincre le VC. Diệm et sa famille n'ont pas été blessés. Un des pilotes a été emprisonné; l'autre s'enfuit au Cambodge. Tous deux sont revenus au travail après la mort de Diệm.

1 mars
Le département américain de la Défense (DOD) a estimé que le VC comptait 20 000 guérilleros à plein temps, contre 4 000 deux ans plus t ôt. Le DOD a estimé que le VC contrôlait 10% des hameaux du Sud-Vietnam et avait une influence sur 60% supplémentaires. Dans les villes, cependant, l'influence du VC était minime et les Montagnards des hauts plateaux du centre ne soutenaient ni le gouvernement ni les communistes. La majeure partie des combattants du VC était située dans le delta du Mékong et près de Saigon.
Le DOD a identifié trois types de combattants VC :
Premièrement, les forces principales étaient bien armées et n'étaient utilisées que pour de grandes opérations.
Deuxièmement, les unités provinciales et de district, un mélange de guérilleros et d'unités organisées.
Troisièmement, ne faisant pas partie de l'estimation de 20 000, il y avait les guérilleros à temps partiel, souvent armés uniquement d'armes primitives mais importants pour le renseignement, la logistique et les opérations terroristes. On estime que 500 à 1 000 hommes par mois infiltrent le Sud-Vietnam à partir du Nord-Vietnam.

6 mars
La République populaire de Chine a appelé à une conférence internationale pour rechercher la paix au Sud-Vietnam. Le Cambodge et l'Union soviétique ont soutenu la proposition. Les négociations à Genève pour créer un gouvernement de coalition neutraliste au Laos ont semblé inspirer les propositions du Nord-Vietnam, de ses alliés et du Cambodge neutre pour demander la convocation d'une conférence.

Rob1 a écrit:10 mars
Arrivée des premiers SEAL au Viêtnam, CPO Robert F. Sullivan et HM1 Donald C. Raymond. Ils sont assignés pendant 6 mois au programme d'opérations clandestines de la CIA contre le Nord Viêtnam, formant des Vietnamiens à des raids commandos.

12 mars
Le magazine New Republic a déclaré: «Les États-Unis ont« capitulé »devant Diệm et se sont liés à la défense d'un régime client sans exiger de sa part les sacrifices nécessaires au succès. Des vies américaines doivent être risquées dans une action de maintien basée sur l'inexplicable espérons qu'avec des opérations de contre-guérilla renforcées et des réformes marginales, le régime durera."

16 mars
Le vol 739 de Flying Tiger Line a disparu à environ 480 km à l'ouest de Guam . Le Lockheed L-1049 Super Constellation avec un équipage de 11 personnes transportait 93 soldats américains et trois sud-vietnamiens de la base aérienne de Travis , en Californie, à la base aérienne de Tan Son Nhut .

19 mars
L'opération Sunrise a été la première opération du programme de hameau stratégique, menée par l'ARVN avec les conseils américains et l'aide au transport dans la région de Bến Cát de la province de Bình Dương, à 40 km au nord de Saigon. Le plan était de tuer ou d'expulser les guérilleros du VC et de relocaliser les populations rurales dans quatre hameaux stratégiques. Cependant, contrairement au plan de Thompson qui envisageait de commencer le programme de hameau stratégique dans des zones relativement sûres, Bình Dương était fortement sous l'influence du VC, dont presque tous avaient été avertis au préalable de l'opération et se sont échappés. Les habitants restants ont été rassemblés et réinstallés de force dans les hameaux stratégiques. Pour contrôler la zone, l'ARVN a dû maintenir un grand nombre de soldats stationnés à Bến Cát et le VC a harcelé à la fois l'armée et les hameaux, les plaçant sous son contrôle en 1964.

26 mars
Commencé en novembre 1961 dans le village de Buon Enao de 400 habitants, le projet du Groupement civil de défense irrégulière (CIDG) dans la province de Darlac chez les Montgnards s'était étendu à 14 000 personnes avec 972 défenseurs villageois et une force de frappe de 300 hommes pour combattre les VC guérilleros. Le CIDG était soutenu par les forces spéciales de l'armée américaine et les forces spéciales de l'ARVN et la CIA, des soldats des forces spéciales étant affectés dans les villages pour former les défenseurs. Le projet était géré par David A. Nuttle, un conseiller agricole du Kansas, le capitaine de l'ARVN Nguyen Duc Phu (cf. photo) et le chef montagnard Y-Ju, le chef du village de Buon Enao.

29 mars
Les chefs d'état-major interarmées ont finalisé les instructions au MACV concernant la "discrétion maximale" et la "publicité minimale" pour les opérations aériennes américaines au Sud-Vietnam. Si un avion ennemi était abattu, le MACV avait pour instruction de garder le silence à moins qu'il ne devienne nécessaire de contredire la propagande communiste, auquel cas le MACV devait dire que lors d'un vol d'entraînement de routine, un avion non identifié a lancé une action hostile et a été abattu. Si un avion américain était perdu, le MACV avait pour instruction de dire que l'avion effectuait un vol d'orientation de routine et que la cause de l'accident faisait l'objet d'une enquête. Le MACV a en outre reçu pour instruction de s'assurer que tout le personnel compétent était "instruit et répété" avec ces règles.

Rob1 a écrit:Avril
Arrivée de la Mobile Training Team 10-62, formée d'un officier et neufs enlisted des deux SEAL Teams, en formation des Biet Hai (commandos marins) de la Junk Force de défense côtière sud-vietnamienne. Programme qui sera cependant annulé début 1963.

8 avril
Le VC a effectué deux prisonniers de guerre américains blessés près du village d'An Châu. Chacun, les mains liées, a reçu une balle dans le visage parce qu'il ne pouvait pas suivre les ravisseurs en retraite.


15 avril
La première unité d'hélicoptères du Corps des Marines des États-Unis à servir au Sud-Vietnam, le HMM-362 avec des Sikorsky UH-34 nommés "SHUFLY" est arrivé à l'aérodrome de Sóc Trăng.

6 au 27 mai
Un assaut du PAVN a mis en déroute les forces du gouvernement royal du Laos (RLG), forçant 2000 soldats à fuir en Thaïlande à travers le Mékong.

8 mai
L'opération Sea Swallow a commencé dans la province de Phú Yên dans le centre du Sud-Vietnam. Les objectifs étaient similaires à ceux de l'opération Sunrise. L'objectif était de construire plus de 80 hameaux stratégiques dans la province avant la fin de 1962. Au 18 mai, plus de 600 membres du personnel de l'action civique avaient été formés dans la province. Bien que relativement positif à propos du programme de hameau stratégique, Roger Hilsman a rapporté au Département d'État que le programme souffrait « d'une direction, d'une coordination et d'une assistance interne incapables... À court terme, le succès de l'effort dépendra largement du degré de la sécurité physique à assurer la paysannerie, mais à long terme, la clé du succès sera la capacité du gouvernement à marcher sur la mince ligne d'une aide significative et soutenue aux villageois sans efforts évidents pour les diriger, les enrégimenter ou les contrôler. »

19 mai - 1 juillet
L'équipe de débarquement du bataillon du 3e bataillon, 9e Marines a commencé à voler vers la base aérienne royale thaïlandaise d'Udorn depuis Bangkok dans le cadre d'un renforcement des forces américaines en Thaïlande en réponse à l'aggravation de la situation du RLG pendant la guerre civile laotienne. Les Marines ont ensuite été déplacés vers le nord dans la ville de Nong Khai où ils ont mené des exercices d'entraînement sur le terrain avec l'armée royale thaïlandaise et des actions civiques avec des civils thaïlandais. Le 1er juillet, la situation au Laos se stabilise, les Marines ont été transportés d'Udorn aux Philippines.

21 mai
Le lieutenant-colonel John Paul Vann est arrivé à Mỹ Tho dans le delta du Mékong à 64 km au sud de Saigon en tant que chef de la mission consultative américaine auprès de la7e division de l'ARVN. La moitié sud du delta était sous le contrôle de VC et la moitié nord était contestée.

26 mai
Le général William B. Rosson, qui avait récemment visité Buon Enao et le programme CIDG dans les hauts plateaux du centre, a déclaré au général Maxwell Taylor, conseiller militaire du président Kennedy, que les soldats des forces spéciales affectées au CIDG étaient utilisés "de manière inappropriée" et qu' ils devraient être engagés dans des opérations offensives. L'opposition de Rosson à Buon Enao était particulièrement significative parce qu'il était le directeur des opérations spéciales de l'armée américaine qui supervisait les forces spéciales.

30 mai
Eleanor Ardel Vietti, Archie E. Mitchell et Daniel A. Gerber, missionnaires travaillant à la léproserie deBuôn Ma Thuột ont été supprimés par le VC. Aucune n'a été vue depuis lors et Vietti est la seule femme américaine disparue de la guerre.

2 juin
Les représentants canadiens et indiens à la Commission internationale de contrôle ont accusé Nord-Vietnam de subversion et d'action secrète contre le Sud-Vietnam, le représentant polonais a rejeté les accusations.

6 juin
Le président Kennedy s'adresse aux diplômés de West Point, tentant de leur inculquer son accent sur la contre-insurrection :
- « C'est un autre type de guerre, nouvelle dans son intensité, ancienne dans son origine. La guerre par des guérilleros, des subversifs, des insurgés, des assassins, la guerre par embuscade au lieu de combat. La guerre par infiltration, au lieu d'agression, cherchant la victoire en érodant et en épuisant l'ennemi au lieu de l'engager...Cela nécessite un tout nouveau type de stratégie, un tout autre type de force, et donc un type d'entraînement militaire nouveau et totalement différent."

8 juin
Le sénateur Wayne Morse a rendu publique sa critique de la guerre :
- "Je n'ai entendu aucune preuve qui me convainc, qu'il serait militairement sage de s'enliser n'importe où en Asie dans une guerre conventionnelle."

10 juin
Le sénateur Mike Mansfieldest devenu le premier éminent démocrate à remettre en question la politique américaine au Sud-Vietnam. Mansfield, l'un des premiers partisans du président Diệm et le sénateur le mieux informé sur le Vietnam, a appelé Diệm à mettre davantage l'accent sur le développement politique et économique - comme cela avait été précisé à Diệm « depuis de nombreuses années » . Il a préconisé une plus grande utilisation de la diplomatie par les États-Unis et moins d'accent sur l'aide militaire.

12 juin
Le RLG, le Pathet Lao et les Forces Armées Neutralistes ont convenu d'un accord de partage du pouvoir, suspendant temporairement la guerre civile.

Le VC a tendu une embuscade à un bus civil près de Le Tri, dans la province d'An Giang, tuant cinq hommes et femmes.

Le dirigeant nord-vietnamien Ho Chi Minh s'est rendu en Chine. Il a dit aux Chinois que les États-Unis pourraient attaquer le Nord-Vietnam. La Chine s'alarme de sa déclaration et propose d'équiper 230 bataillons (plus de 100 000 soldats) du PAVN.

16 juillet
Le journaliste Bernard Fall a rencontré le Premier ministre Phạm Văn Đồng et Ho Chi Minh à Hanoï . Đồng a déclaré "nous ne voulons pas donner de prétextes qui pourraient conduire à une intervention militaire américaine dans le Sud". Fall a exprimé l'opinion que les Nord-Vietnamiens accepteraient un gouvernement neutraliste au Sud-Vietnam pour mettre fin à l'implication militaire américaine au Sud-Vietnam, à condition que le gouvernement n'inclue pas le président Diệm. Le même mois, le responsable nord-vietnamien Lê Duẩn a ordonné aux dirigeants du VC d'éviter d'aggraver la guerre en attaquant des villes, car cela pourrait amener les États-Unis à intervenir dans la guerre.

19 juillet
Le Front de libération nationale a proposé de mettre fin à la guerre au Sud-Vietnam avec un cessez-le-feu, le retrait des soldats américains et la création d'un gouvernement de coalition de toutes les factions en attendant les élections. Le Sud-Vietnam deviendrait un pays neutre, tout comme le Cambodge et le Laos, garantis par un traité international.

23 juillet
La CIA avait demandé une augmentation des soldats des forces spéciales à 400 pour étendre le programme CIDG parmi les Montagnards des hauts plateaux du centre. Au lieu de cela, le secrétaire à la Défense McNamara et le commandant du MACV, le général Harkins, ont transféré la responsabilité du CIDG de la CIA au DOD qui voulait que les forces spéciales « soient utilisées conjointement avec des opérations actives et offensives, par opposition au soutien d'activités d'entraînement statiques ». Le transfert de responsabilité s'appelait Operation Switchback.  Un facteur influençant peut-être la prise en charge par le DOD du programme CIDG était la préoccupation du président Diệm. Il craignait que les Montagnards de Darlac, ayant acquis des armes, une formation et une organisation sous le CIDG, ne revendiquent l'autonomie au sein du Sud-Vietnam. Diệm a exigé que les Montagnards soient désarmés et soient sous le contrôle des autorités provinciales nommées par lui.
Le général Harkins a déclaré lors d'une réunion du secrétaire à la Défense McNamara et des chefs militaires américains à Hawaï qu'"il ne fait aucun doute que nous sommes du côté des vainqueurs". Il a prédit qu'il faudrait environ un an au MACV pour développer les forces militaires sud-vietnamiennes au point où elles pourraient pleinement engager le VC. McNamara était plus prudent en déclarant qu'il pensait qu'il faudrait trois ans pour maîtriser l'insurrection du VC.
L' Accord international sur la neutralité du Laos a été signé à Genève par 14 pays, dont la Chine, l'Union soviétique et les États-Unis. L'accord a déclaré un cessez-le-feu entre le gouvernement royal du Laos et la guérilla communiste du Pathet Lao et visait à maintenir le Laos en tant que pays neutre avec un gouvernement de coalition. Au lieu de cela, il en résulta une reprise de la guerre civile laotienne et une partition de facto du pays, le gouvernement contrôlant la moitié ouest du pays et le Pathet Lao la moitié orientale. Le sentier Ho Chi Minh était en territoire contrôlé par le Pathet Lao.

31 juillet
L' équipe d'entraînement de l'armée australienne au Vietnam est arrivée au Sud-Vietnam, commençant l'engagement militaire de l'Australie là-bas.

3 août
Une analyse australienne de la proposition du Nord-Vietnam pour la neutralisation du Sud-Vietnam a conclu qu'il était "peu probable que le président Diệm accepte des négociations internes pour le retrait de l'aide militaire des États-Unis et la neutralisation du Sud-Vietnam". Ainsi, Hanoï exploite l'opinion internationale en se montrant ouvert aux négociations. L'échec de l'accord de Genève sur le Laos et le déclenchement des hostilités entre le gouvernement royal du Laos, soutenu par les États-Unis, et le Pathet Lao, soutenu par le Nord-Vietnam, à l'été 1962 ont détruit la confiance que le Nord-Vietnam avait dans les négociations avec les États-Unis. Les militants, notamment Lê Duẩn, sont convaincu que les États-Unis et le Sud-Vietnam ne seraient uni que par l'action militaire.

20 août
Le prince Norodom Sihanouk du Cambodge demande à Kennedy de convoquer une conférence internationale pour garantir la neutralité cambodgienne, sinon il menace de demander la protection chinoise.

11 septembre
Lors d'un briefing à Saigon, pour le conseiller militaire du président Kennedy (le général Taylor), le colonel Vann a tenté de présenter son point de vue selon lequel la guerre allait mal, mais le général Harkins l'a annulé ou réfuté. Vann pensait que l'ARVN était trop passive et que les bombardements aveugles, par des pilotes sud-vietnamiens et américains, de villages et de hameaux étaient contre-productifs, aidant le VC à gagner des recrues. Il pensait également que trop d'armes américaines fournies à l'ARVN et aux forces de sécurité se retrouvaient entre les mains du VC, contribuant ainsi à leur croissance en nombre.

20 septembre
Après sa visite au Sud-Vietnam, le général Taylor est retourné à Washington. Son rapport était optimiste, citant des progrès dans la mise en œuvre du programme stratégique des hameaux et de la formation de l'ARVN, l'amélioration des performances de la garde civile paramilitaire et des forces d'autodéfense, et une plus grande zone de territoire sous le contrôle du Sud-Vietnam. Il a également cité des problèmes de renseignement, l'absence de plan de contre-insurrection du Sud-Vietnam et l'infiltration continue d'hommes et de fournitures du Nord-Vietnam.

Le projet Buon Enao CIDG dans la province de Darlac comptait désormais environ 200 villages montagnards avec une population de 60 000 personnes réunis pour résister à la VC. Ils étaient protégés par 10 600 défenseurs et 1 500 membres de la force de frappe. Les défenseurs et le personnel de la force de frappe étaient eux-mêmes des villageois. Les forces spéciales américaines avaient quatre soldats dans chacun des six centres de développement de zone responsables à la fois de l'action civique et paramilitaire. Les échanges de tirs entre le VC et les villages étaient presque quotidiens.
Environ 50 villageois ont été tués par le VC en 1962. Les pertes de VC ont été estimées à 200 tués et 460 capturés.
Le transfert de la responsabilité du CIDG de la CIA au DOD dans le cadre de l'opération Switchover détruira l'efficacité du programme, les forces spéciales américaines étant de plus en plus affectées à des missions purement militaires

1 octobre
Le général Taylor a été nommé par le président Kennedy président de l'état-major interarmées.

8 octobre
Deux UH-34D du HMM-361 ont été abattus par VC lors d'une mission de recherche et de sauvetage à 61 km au sud-ouest de Da Nang, tuant quatre pilotes, cinq membres d'équipage de la Marine, le chirurgien de l'escadron et deux membres de la Marine dans le la plus grande perte de vies humaines en une journée aux États-Unis à ce stade de la guerre.

11 octobre
La première cargaison maritime d'armes du Nord-Vietnam au VC a été déchargée dans la province de Cà Mau.

20 octobre
Le journaliste David Halberstam a écrit dans le New York Times que "plus on se rapproche du niveau de contact réel de la guerre, plus on s'éloigne de l'optimisme officiel".

Un VC a lancé une grenade dans une foule de vacances au centre-ville de Saigon, tuant six personnes, dont deux enfants et blessant 38 personnes.

14 novembre
Un rapport de situation préparé au Pentagone a exprimé sa satisfaction face aux progrès réalisés au Sud-Vietnam. L'ARVN devenait plus efficace ; L'activité du CV diminuait. L'ARVN comptait désormais 219 000, la Garde civile 77 000 et le Corps d'autodéfense 99 500. Au Sud-Vietnam, les États-Unis avaient 11 000 conseillers, 300 avions, 120 hélicoptères, des armes lourdes, des pilotes effectuant des missions de combat, des défoliants et du napalm.

30 novembre
Le sénateur Mansfield est arrivé à Saigon à la tête d'une délégation d'enquêteurs du Congrès. L'ambassadeur Nolting et le général Harkins ont donné à la délégation des informations optimistes sur la situation militaire au Sud-Vietnam. "Nous pouvons voir la lumière au bout du tunnel", a déclaré Nolting. Mansfield avait été l'un des premiers partisans de Diệm, mais le trouva à cette occasion "progressivement coupé de la réalité". Il a rencontré une Madame Nhu "agressive" et son mari Ngô Đình Nhu qui ont vanté le Programme de Hameau Stratégique. La rencontre de Mansfield avec des journalistes a cependant révélé une vision différente et beaucoup plus pessimiste du Vietnam. Le chef de mission adjoint de l' ambassade , William Trueheart , a laissé entendre à Mansfield que le point de vue des journalistes était correct.

10 décembre
Le Politburo du Nord-Vietnam a évalué les progrès de l'insurrection au Sud-Vietnam, lors d'une réunion du 6 au 10 décembre. Bien que les VC aient remporté de nombreux succès, ils n'étaient toujours pas en mesure de contrer la mobilité américaine et ARVN. Les VC ont été chargés d'étudier comment ils pourraient surmonter cette mobilité. La lutte politique et militaire était encore rudimentaire au Sud-Vietnam et les zones libérées étaient petites. Une priorité pour le VC était de détruire le programme de hameau stratégique avec une insurrection élargie. Le groupe de transport militaire 559 a été chargé de construire une route à travers le Laos pour faciliter le transport de plus grandes quantités d'armes et de fournitures du Nord-Vietnam au VC.



26 décembre
Le sénateur Mansfield a donné à Kennedy une copie de son long rapport sur le Sud-Vietnam et a informé le président. Mansfield a conclu que peu de progrès avaient été réalisés par Diệm, politiquement ou militairement, depuis les accords de Genève de 1954. Diệm avait également fait peu de progrès pour gagner le soutien populaire dans les campagnes, qui la nuit étaient largement gouvernées par le VC.

27 décembre
Les rapports de plusieurs officiers militaires américains qui s'étaient rendus au Sud-Vietnam étaient pour la plupart pessimistes. Ils ont dit que le contrôle du président Diệm sur l'ARVN s'étendait au refus d'armer certaines unités parce qu'il craignait qu'elles ne tentent un coup d'État contre lui.
En ce qui concerne la performance de l'ARVN, un officier a déclaré qu'elle était :
-"compétente pour attaquer une rizière ouverte sans rien dedans et ... contournant rapidement toute zone fortement boisée qui pourrait éventuellement contenir quelques VC".
Les rapports ont été remis au général du Corps des Marines Victor Krulak, qui se préparait à visiter le Sud-Vietnam dans le cadre d'une mission militaire américaine de haut niveau pour évaluer les progrès de la guerre.

31 décembre
Le Nord-Vietnam a infiltré 12 850 personnes au Sud-Vietnam, pour la plupart des communistes du Sud qui avaient émigré au Nord-Vietnam en 1954-1955.
Cinquante-trois soldats américains ont été tués au Sud-Vietnam au cours de l'année.
Les forces armées sud-vietnamiennes ont subi 4 457 morts au combat, soit 10 % de plus que le nombre total de tués l'année précédente.