Un Américain Bien Tranquille /Phillip Noyce /2002.

Un Américain Bien Tranquille de Phillip Noyce de 2002.

Contrairement à la version de Mankiewicz je place volontairement ce film dans cette section pour les raisons que j'évoque ci-dessous.



Cette seconde adaptation du roman homonyme de Graham Greene qui arrive 50 ans après la version de Mankiewicz est bien entendu très différente de part son aspect technique et de la volonté du réalisateur d'être plus fidèle au roman. Il faut se souvenir que Mankiewicz en sortant le film en 1955 a réalisé quelque chose de plus édulcorée par rapport à la volonté de Greene de dénoncer les ingérences des USA dans la guerre Franco-Vietnamienne.



Wiki: À Saïgon, au Viêt Nam, au début de 1952, pendant la guerre d'Indochine, le journaliste britannique chevronné Thomas Fowler et le jeune Américain Alden Pyle, membre d’une mission d’aide médicale, se disputent les faveurs de la jeune amie vietnamienne de Fowler, Phuong. Parallèlement, Fowler découvre progressivement la véritable personnalité de Pyle. Ce dernier, agent sous couverture de la CIA, apporte un soutien logistique au général Thé, qui commet des attentats contre les Français faussement attribués au Việt Minh.

Phillip Noyce ici s'attache à reprendre la trame du livre, qui s'articule sur ce décryptage de la guerre sur fond de drame romantique. L'équilibre entre les deux trames sont très bien répartie et le rythme est assez tonique pour ce type de narration.



L'aspect visuel du film est sans parti pris, fidèle à la production cinématographique US de l'époque. Comme le film de Mankiewicz, l'action à été tournée en partie au Vietnam dans ce qui fut Saïgon.
Le tour de force du réalisateur fut de reconstituer un attentat au même endroit que celui qui eu lieu durant le conflit, dans une ville actuellement bondée. Un témoin vietnamien est venu sur le tournage pour donner les indications de placement des bombes et des victimes. Le résultat dans le film est très crédible, et c'est d'ailleurs un moment assez fort durant l'histoire.





Les décorations des scènes en intérieur sont très belle (trop peut-être) et c'est là que la photographie c'est fait vraiment plaisir avec des lumière douce et chaude qui rendent une belle atmosphère, sorte de cocon où me personnage du journaliste à dû mal à sortir.





Les scènes sur le terrain des opérations lors d'une visite sur un front dans le Nord ainsi que la tentative d'une interview du général dissident Thé sont bien construite et révèlent une atmosphère tout à fait crédible et une reconstitution ambitieuse.







L'acteur Michael Cane est comme à son habitude magistrale. Son personnage fragile nous embarque dans ses habitudes contrariées par l'arrivée d'un inattendu prétendant de sa maitresse, qui lui est de plus amicale, sincère mais intrigant.
Brendan Fraser* joue avec justesse ce personnage ambigu qui sème la tourmente dans le cœur de Phuong (Đỗ Thị Hải Yến) et dans la vie Fowler.





En conclusion un film qui s'inscrit bien plus dans un film traitant de la guerre que la version de Mankiewicz, et fait moins de concession sur les rapports entre les différents protagonistes et leurs implications dans le conflit.
Pour ma part j'ai regretté l'aspect plus sommaire des dialogues, un peu réduits à l'essentiel, mais l'ensemble du film avec ces petits maniérismes techniques un peu superflus (ralentit, fondu enchainé) reste une œuvre de qualité que Graham Green n'aurait sûrement pas boudé.






*Bredan Fraser, vous vous souvenez la série La Momie et le retour de la momie et qui vient d'avoir un Oscar pour son rôle dans The whale.

ICI le lien vers la revue du film de Mankiewiz de 1955.

J'ai beaucoup aimé ce film, vu il y a quelques mois. Très bien joué et belle mise en scène soignée, belles ambiances.

Ce film ne rend vraiment pas hommage au livre. Pour l'avoir vu en VO on y dépeint des soldats français très en dessous de la limite de l'intelligence, représentés dans ce film par l'acteur Mathias Mlekuz. Pouvions nous y voir les prémices du French Bashing hollywoodien qui a suivie l'annonce de notre non intervention en Irak ? Why not !


Michael Caine, en revanche, sauve le film, tout n'est pas a jeter dedans,  mais franchement je préfère largement la version de 1958 ou encore mieux, le livre.

toitoine66 a écrit:Ce film ne rend vraiment pas hommage au livre.

Pas évident. tout de même

toitoine66 a écrit:Pour l'avoir vu en VO on y dépeint des soldats français très en dessous de la limite de l'intelligence, représentés dans ce film par l'acteur Mathias Mlekuz. Pouvions nous y voir les prémices du French Bashing hollywoodien qui a suivie l'annonce de notre non intervention en Irak ? Why not !

Un peu parano notre Toitoine?  

toitoine66 a écrit:mais franchement je préfère largement la version de 1958 ou encore mieux, le livre.

La version de 58 est plus marquée pro US??? N'y aurai-t-il pas une contradiction dans tes jugements?

javel a écrit:
Un peu parano notre Toitoine?  

Pas tant que ça, je ne suis pas du tout porté sur les théories du complot mais il n'y à qu'a voir le nombre de méchants français qui fleurissent dans les James Bond depuis 2006 .
Plus sérieusement, je t'invite à regarder ce documentaire canal + à ce propos: https://www.youtube.com/watch?v=h7vqypokPBk (Attention je ne dis pas que tout les anglo-saxons sont dans cet état d'esprit !)

Pour le film de 58 je n'ai jamais dit qu'il était sans partie pris je dis juste que cinématographiquement il est plus intéressant Et puis un film américain pro américain me choque moins

Merci, le documentaire est très bien fait, j'adore!

toitoine66 a écrit:Pas tant que ça, je ne suis pas du tout porté sur les théories du complot mais il n'y à qu'a voir le nombre de méchants français qui fleurissent dans les James Bond depuis 2006 .

Je crois que le Français comme méchant bien pratique chez les Anglo-saxons n'a rien de nouveau...

ceux qui me viennent en tête comme ça :
Tchéky Karyo dans Bad Boys (1995)
Le personnage de Belloq dans le premier Indiana Jones (1981 !)