Les Soldats Blancs de Hô Chi Minh
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Les Soldats Blancs de Hô Chi Minh
Les Soldats Blancs de Hô Chi Minh. de Jacques DOYON. Éditions Fayard 1973. 514 pages.
Comme le sous-titre le laisse entendre, les soldats blancs sont les déserteurs de l'armée coloniale qui rallient le camp Vietminh.
Jacques Doyon retrace avec une précision chirurgicale les différents contextes historiques qui vont pousser des hommes servant sous le drapeau Français à passer sous celui du Vietminh.
Ce que l'on apprend dans ce livre c'est l'ADN du déserteur, sa nature, et l'on peut être surpris par l'aspect multiforme qu'il peut prendre. En effet, chaque déserteur à sa propre histoire, sa propre motivation et l'auteur en détache quelques destins qui vont à eux seul expliquer les grands vecteurs de désertion au sein de l'armée Française.
Ce livre est au départ difficile car Doyon met en place le contexte socio-historique français durant la guerre et à la libération, sans oublier aussi les différentes luttes antifascistes en Europe.
Mais très vite, cette fondation nous permet de comprendre la logique des futurs déserteurs, qui dans le cas particulier de la guerre d'Indochine, sont rarement des désertions de lâchetés, mais des ralliement de conviction*.
Au début du conflit, le Vietminh va accueillir avec bienveillance ces "ralliés" car il a besoin de formation, d'encadrement militaire, de connaissance tactique et bien évidement de connaître mieux les stratégies de l'ennemi.
La plupart des premiers déserteurs viendront de la légion,dont les rangs se sont avant guerre et même sous le régime de Vichy, gonflés d'antifascistes Espagnol et Allemand qui trouvèrent asile sous le fanion de la légion, et furent confronter à un cas de conscience qu'aucune discipline militaire ne pourra estomper.
Mais des coups de mains Vietminh encadrées par des Ralliés, le haut commandement communiste va s'en passer très vite, car les formations furent vite assimilées et transmises.
Le Vietminh va tenter de rallier des officiers, des techniciens et surtout des idéologues pour l'éducation des prisonniers et faire de la propagande.
Les communistes français furent bien sûr eux aussi torturé par leur conviction à une époque où le communisme Stalinien dicte encore sa loi sur le PCF, tiraillé entre des valeurs républicaines et un communisme orthodoxe qui invite chaque adhérent à mener sa révolution personnel, même contre le gouvernement de son pays.
Sans oublier les atermoiements du gouvernement d'après guerre français, qui est présidé par le conseil du président Paul Ramadier en 47, en partie communiste, et qui est en mauvaise posture en matière de politique intérieure. Ce gouvernement repoussera sans cesse l'épineux problème des colonies et occultera les dissensions naissantes au sein des communistes et mouvements de gauche issues des résistances Françaises.
En parallèle, l'armée Française doit faire aussi un choix cornélien: Exclure en son sein les communistes notoires (ce qu'elle fit ouvertement et illégalement), où récupérer un maximum de jeune recrues issue de FTP pour combler les pertes immenses de l'année 47, ce qui d'une manière indirecte viendra gonfler encore les rangs de l'armée populaire Vietnamienne.
Moins général, l'auteur s'attache aussi à narrer le destin tragique et parfois incroyable de certains déserteurs qui devinrent des haut cadres de la l'armée de Giap, et qui parfois purent même retrouver leur pays natals. Chaque parcours vaudraient à eux seuls un livre tant leurs histoire touchent au romanesque.
Un livre très riche qui ne laisse rien au hasard ou l'approximation. Doyon nous dresse donc l'histoire du déserteur de cette guerre, qui loin d'être un lâche ou un opportuniste, démontre la porosité entre les camps lorsque l'idéologie sert de socle à un combat.
*Mise à part les déserteurs de la légion d'origine Allemande issue de l'armée du Reich qui le firent par désillusion et lassitude.
Un téléfilm qui n'est pas trop bancal sur le sujet ICI.
Comme le sous-titre le laisse entendre, les soldats blancs sont les déserteurs de l'armée coloniale qui rallient le camp Vietminh.
Jacques Doyon retrace avec une précision chirurgicale les différents contextes historiques qui vont pousser des hommes servant sous le drapeau Français à passer sous celui du Vietminh.
Ce que l'on apprend dans ce livre c'est l'ADN du déserteur, sa nature, et l'on peut être surpris par l'aspect multiforme qu'il peut prendre. En effet, chaque déserteur à sa propre histoire, sa propre motivation et l'auteur en détache quelques destins qui vont à eux seul expliquer les grands vecteurs de désertion au sein de l'armée Française.
Ce livre est au départ difficile car Doyon met en place le contexte socio-historique français durant la guerre et à la libération, sans oublier aussi les différentes luttes antifascistes en Europe.
Mais très vite, cette fondation nous permet de comprendre la logique des futurs déserteurs, qui dans le cas particulier de la guerre d'Indochine, sont rarement des désertions de lâchetés, mais des ralliement de conviction*.
Au début du conflit, le Vietminh va accueillir avec bienveillance ces "ralliés" car il a besoin de formation, d'encadrement militaire, de connaissance tactique et bien évidement de connaître mieux les stratégies de l'ennemi.
La plupart des premiers déserteurs viendront de la légion,dont les rangs se sont avant guerre et même sous le régime de Vichy, gonflés d'antifascistes Espagnol et Allemand qui trouvèrent asile sous le fanion de la légion, et furent confronter à un cas de conscience qu'aucune discipline militaire ne pourra estomper.
Mais des coups de mains Vietminh encadrées par des Ralliés, le haut commandement communiste va s'en passer très vite, car les formations furent vite assimilées et transmises.
Le Vietminh va tenter de rallier des officiers, des techniciens et surtout des idéologues pour l'éducation des prisonniers et faire de la propagande.
Les communistes français furent bien sûr eux aussi torturé par leur conviction à une époque où le communisme Stalinien dicte encore sa loi sur le PCF, tiraillé entre des valeurs républicaines et un communisme orthodoxe qui invite chaque adhérent à mener sa révolution personnel, même contre le gouvernement de son pays.
Sans oublier les atermoiements du gouvernement d'après guerre français, qui est présidé par le conseil du président Paul Ramadier en 47, en partie communiste, et qui est en mauvaise posture en matière de politique intérieure. Ce gouvernement repoussera sans cesse l'épineux problème des colonies et occultera les dissensions naissantes au sein des communistes et mouvements de gauche issues des résistances Françaises.
En parallèle, l'armée Française doit faire aussi un choix cornélien: Exclure en son sein les communistes notoires (ce qu'elle fit ouvertement et illégalement), où récupérer un maximum de jeune recrues issue de FTP pour combler les pertes immenses de l'année 47, ce qui d'une manière indirecte viendra gonfler encore les rangs de l'armée populaire Vietnamienne.
Moins général, l'auteur s'attache aussi à narrer le destin tragique et parfois incroyable de certains déserteurs qui devinrent des haut cadres de la l'armée de Giap, et qui parfois purent même retrouver leur pays natals. Chaque parcours vaudraient à eux seuls un livre tant leurs histoire touchent au romanesque.
Un livre très riche qui ne laisse rien au hasard ou l'approximation. Doyon nous dresse donc l'histoire du déserteur de cette guerre, qui loin d'être un lâche ou un opportuniste, démontre la porosité entre les camps lorsque l'idéologie sert de socle à un combat.
*Mise à part les déserteurs de la légion d'origine Allemande issue de l'armée du Reich qui le firent par désillusion et lassitude.
Source Wiki a écrit:
Jacques (René) Doyon
L'auteur entre en 1960 au Service Politique du journal Combat fondé par Albert Camus.
Il va se spécialiser en politique étrangère et travaille comme journaliste aux États-Unis (Chicago Daily News, 1964), avant d'être correspondant de guerre en Indochine (1967 et 1970) pour Combat et Le Figaro.
Il utilise ce matériau "de guerre" pour écrire deux livres concernant les conflits d'Indochine : Le Viet-Cong (1968), sur les maquis de la guérilla viet-cong, et Les Soldats blancs de Hô Chi Minh (1973, Fayard, rééd. 1986) relatant l'Histoire des déserteurs communistes français de la Guerre d'Indochine.
L'auteur est retourné récemment - février 2013 - au Viêt Nam, et prépare un ouvrage sur la bataille de Cao Bang (1950) première et décisive défaite française au Viêt Nam, répétition générale du désastre de Diên Biên Phu.
Un téléfilm qui n'est pas trop bancal sur le sujet ICI.
Dernière édition par javel le Mer 13 Juin 2018 - 19:46, édité 2 fois
javel- Messages : 3241
Date d'inscription : 28/06/2013
Age : 54
Localisation : Le maquis
Re: Les Soldats Blancs de Hô Chi Minh
Merci pour cette "review" javel....Une histoire méconnue de l'histoire de France et effectivement j'ai bien apprécié le film "Soldat blanc"
napalmboy- Messages : 307
Date d'inscription : 13/10/2012
Age : 52
Localisation : REIMS
gautouille- Messages : 134
Date d'inscription : 15/10/2013
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