Grunt Free Press
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Grunt Free Press
Salut à tous!!
Durant la guerre du Vietnam, un GI, Ken Sams, un spécialiste de la press underground, a publié une revue afin de redonner du moral aux soldats américains.
Voici son récit:
Ce n’était pas une feuille de propagande gouvernementale ni un brûlot antimilitariste. Mais, avec son humour décapant, « Grunt Free Press » a aidé bien les Gis à tenir le coup.
C’est en 1969 que Grunt, la revue de luxe que j’ai publié pour les troupes au Vietnam, est devenu hippie et a changé son nom pour celui de Grunt Free Prss. Les illustrations sont devenues psychédéliques, les artices plus décontractés, les nus plus explicites, l’humour plus noir et l’éditorial s’en prenait au règlement militaire.
Cela faisait trois ans que j’étais chief, Air Force CHECO (Contemporary Historical Evaluation of Combat Opérations, évaluation historique contemporaine des opérations de combat) quand l’idée m’est venue de faire un magazine non officiel pour les soldats. C’était en 1967. La guerre manquait de rire et moi aussi. Mon idyllique mode de vie colonial à Saïgon se désagrégeait. La ville regorgeait de soldats américains, de civils et d’aventuriers venant des quatre coins de l’Orient. Le champ de bataille, lui aussi, était surpeuplé.
Poèmes, nus et quatrains
A Khe Sanh, le Général Westmoreland était en train de s’enliser dans un guêpier dans le genre de Dien Bien Phu. Le Viêt-Cong investissait Saïgon pour préparer l’offensive du têt. J’étais dans mon bureau de Tan Son Nhut, en train de compulser des rapports officiels de l’US Air Force qui me convainquaient que la seule manière de gagner la guerre serait d’inventer une bombe qui, lâchée en plein milieu du Yankee Stadium, ne tuerait que les Italiens.
J’avais envie d’envoyer promener le gros machin que j’étais en train d’écrire sur la puissance de bombardement de l’US Air Froce. Quelques BD et des livres que j’avais publiés les années précédentes se vendaient très bien dans les librairies Stars and Stripes du Vietnam. Je décidai donc de sortir un magazine. Je le baptisai Grunt et au lieu de passer mes nuits dans les bars de Saïgon, je décidai de les passer à mettre en pages des poèmes, des bandes dessinées, des graffiti et des dessins pour faire un journal du même format que Playboy. Je le destinais aux soldats et je voulais leur donner quelque chose à quoi ils pourraient s’identifier.
Imprimé à Tokyo, le magazine comprenait cinquante pages de choses drôles et non violentes. Il y avait des vietnamiennes dans des poses subjectives. Nous avions une bande dessinée montrant des Marines atterrissant sur la place de Da Nang au milieu de filles vêtues d’un seul bikini. La légende disait : « Es-tu sûr que c’est ici qu’on devait attaquer ? » Il y avait aussi une rubrique d’annonces. Question : « Je suis beau gosse et j’aimerais rencontrer une vietnamienne ailleurs que dans un bar. Comment Faire ? » Réponse : « Donne-lui rendez-vous ailleurs que dans un bar. » Une photo de speakers de la radio Viêt-Cong portait cette légende : « Notre attaque sur le PX de Cholon s’est soldé par la prise de 28 000t de riz, ce qui confirme que les américains n’ont pas assez de vivres pour nourrir une division pendant un an. » Et on nous envoyait aussi des quatrains : « Il y avait un Marine à Da Nang qui rencontra un fille à Nha Trang. Il eut un choc en regardant sa montre. Il était trop tard pour soigner ce qu’elle lui avait refilé. »
Des conneries de ce genre. Rien de sensationnel. Rien de bien subversif. Mais je manoeuvrais en terrain miné. Je n’ai jamais négligé mon travail à CHECO, mais on a mis des micros dans mon bureau. On a fouillé mon appartement de fond en comble et soudoyé la femme de ménage dans l’espoir de pouvoir m’épingler.
Personne n’avait le droit de mourrir
En février 1968, dix mille exemplaires de Grunt étaient diffusés dans les kiosques à journaux. C’était un succès. Les soldats m’envoyaient des poèmes, des dessins et des photos. Des artistes m’ont offert leurs services. Je n’avais aucune difficulté à sortir un numéro par mois et, au troisième, Grunt se vendait à trente mille exemplaires. Ca ne me rapportait pas d’argent, mais je ne faisais pas pour le fric.
Pour moi, Grunt était une thérapie. Peu importait ce que j’écrivais dans mes rapports officiels, je ne pouvais pas taire ce que je savais être la vérité. On pouvait bien bombarder le Nord Vietnam jusqu’à remonter à l’âge de pierre, on pouvait même employer l’arme nucléaire, on n’arriverait jamais à se débarasser du tireur posté au bout de la piste de Tan Son Nhut, qui, d’ailleurs, coupait peut-être les cheveux des Gis pendant la journée. Pas plus que des filles des bars qui arrachaient des secrets aux Gis ou que des mamasans qui vendaient des drogues dures dans les casernes.
En 1969, je suis allé voir mon fils, hippie à Londres. En revenant, j’ai abandonné mon format en papeir glacé pour un tabloïd en papier journal, commes les livres de poche underground des Etats-Unis. Grunt Free Press imprimé à Saïgon par un officiel de l’Air Force vietnamienne qui avait accès au matériel de l’US AID. Et, dans le journal, personne n’avait le droit de mourir, ni dans les récits, ni dans les BD, ni sur les photos. Pas même un viêt-Cong. Après la journée à écrire sur les bombardements au Nord-Vietnam, au Laos ou au Cambodge, j’adorais rentrer chez moi et dessiner une bombe américaine arrivant sur la piste Hô Chi Minh et rigolant à quelques centimètres d’un Viêt-Cong terrorisé, avec un cartouche portant ces mots : « Poisson d’avril !! ».
Mais à part tous es gags, que mettre dans un magazine lu par tous les Gis qui faisaient un an de service dans un pays auquel ce graffiti, qu’on trouvait partout au Vietnam, convenait parfaitement : IHTFP (I Hate This Fucking Place).
L’ARVN en veut à l’artiste
D’abord, je commençai par acheter des photos de nus pour un dollar pièce à une agence de Tokyo. Rien que du cul et des nénés orientaux. Au Vietnam, les soldats avaient une semaine de perm par an (R&R). A l’exception de quelques irréductibles, ils ne passaient pas leur temps à examiner les scènes des temples de Bangkok ou de Hong Kong. Il se mettaient au lit avec une fille.
Le sexe n’était pourtant pas réservé à R&R. Les types rencontraient des femmes asiatiques dans les bars ou dans les salons de massage ou des doigts magiques soulageaient leur petites douleurs, sans parler des stations de lavage de voitures où n’importante quel GI motorisé et pas trop fauché pouvait avoir un service complet.
La double page centrale de Grunt Free Press était un poster psychédélique exécuté par un artiste du front. La plupart traitaient de thèmes pacifistes et beaucoup portaient le symbole de la paix et de mystérieux messages calligraphiés dans le style psychédélique. Et il y avait toujours une femme nue. Ces posters étaient affichés partout. Les plus recherchés étaient l’œuvre de Tran Dinh Thuc, un étudiant vietnamien qui se révéla vite un « peacenik » convaincu. Sa participation à Grunt Free Press attira l’attention des autorités vietnamiennes, qui décidèrent de l’incorporer. Quand la nouvelle fut connue, les Gis le firent embarquer à bord d’un navire à destination de Darwin.
Un autre projet chaud : la querelle militaire de carrière-appelés. Ces derniers ne portaient pas les vieilles culottes de peau dans leur cœur. Leurs graffiti le résumait ainsi : « c’est une guerre faire à contrecoeur par des gars dirigés par des incapables, qui meurent pour des ingrats ».
Il y avait aussi des problèmes entre les blancs et les noirs, et tout le monde était chatouilleux sur la question que, quand Martin Luther King fut assassiné, la télévision des forces armées ne projeta que sa photo pendant trois jours. Sur la couverture de Grunt Free Press, on a publié un dessin représentant un soldat noir et un soldat blanc dans le même pantalon en train de se flanquer des coups de poing. Le blanc disait « Dis donc ! pourquoi qu’on se bat ? » et le noir répondait : « J’sais pas. J’ai oublié. »
Grunt Free Press fouillait aussi dans des affaires pas propres. On a enquêté sur un gérant de mess escroc, sur la mafia en kaki et sur la vraie mafia, sur les changeur indiens, sur les contrebandiers, sur les enquêteurs malhonnêtes, sur les trafiquants d’armes et les trafiquants de drogue. Sur tous ceux pour qui le Vietnam était une vache à lait qui rapportait plus de 20 millions de dollars par an. On a aussi gratté un peu au sein du gouvernement vietnamien, où la corruption était telle qu’il suffisait d’autoriser sa femme à abandonner 45 000 dollars à la table de poker de la femme du patron pour devenir chef de province.
Rock and roll vietnamien
Durant la dernière année de Grunt Free Press, magazine était très apprécié par les étudiants vietnamiens. A une époque, une centaine d’entre eux venaient chez moi danser sur les derniers des Beatles et des Stones que mon fils m’envoyait de Londres. Quand j’ai mieux connu ces gosses, j’ai publié quelques unes de leurs réflexions, comme celle-ci : « Avant que vous commenciez à bombardez le Nord Vietnam, il n’y avait pas de Nord Vietnamiens ici. Quand vous ne serez plus là, ils n’auront pas d’excuse pour rester. »
J’ai fait un reportage photographique sur un groupe de rock and roll cent pour cent vietnamien – cheveux longs, coliers de perles, symbole de la paix et tout le toutim – qui jouait pour les Gis dans un club de Plantation road. Un peu grâce à Grunt Free Press, ces jeunes jouissaient d’un grand prestige auprès des jeunes vietnamiens qui formaient une sorte de mouvement pacifiste hippie. Deux mois après la parution de mon reportage, une bombe a explosé sur la scène du club où ils jouaient. La chanteuse à perdu une jambe. Cela signifiait la fin du rock and roll vietnamien et étouffait le flower power dans l’œuf.
Malgré tous les efforts d’un clan très puissant pour me couper les ailes et la volonté du MACV d’interdire Grunt Free Press, j’ai pu en poursuivre la parution jusqu'à mon départ, en 1971.
Aujourd’hui vingt ans après, je suis convaincu que la raison pour laquelle nous avons perdu la guerre est plus à rechercher dans mes bandes dessinées que dans mes rapports pour CHECO.
(Source texte et image revue "NAM" éditions Atlas)
Durant la guerre du Vietnam, un GI, Ken Sams, un spécialiste de la press underground, a publié une revue afin de redonner du moral aux soldats américains.
Voici son récit:
Ce n’était pas une feuille de propagande gouvernementale ni un brûlot antimilitariste. Mais, avec son humour décapant, « Grunt Free Press » a aidé bien les Gis à tenir le coup.
C’est en 1969 que Grunt, la revue de luxe que j’ai publié pour les troupes au Vietnam, est devenu hippie et a changé son nom pour celui de Grunt Free Prss. Les illustrations sont devenues psychédéliques, les artices plus décontractés, les nus plus explicites, l’humour plus noir et l’éditorial s’en prenait au règlement militaire.
Cela faisait trois ans que j’étais chief, Air Force CHECO (Contemporary Historical Evaluation of Combat Opérations, évaluation historique contemporaine des opérations de combat) quand l’idée m’est venue de faire un magazine non officiel pour les soldats. C’était en 1967. La guerre manquait de rire et moi aussi. Mon idyllique mode de vie colonial à Saïgon se désagrégeait. La ville regorgeait de soldats américains, de civils et d’aventuriers venant des quatre coins de l’Orient. Le champ de bataille, lui aussi, était surpeuplé.
Poèmes, nus et quatrains
A Khe Sanh, le Général Westmoreland était en train de s’enliser dans un guêpier dans le genre de Dien Bien Phu. Le Viêt-Cong investissait Saïgon pour préparer l’offensive du têt. J’étais dans mon bureau de Tan Son Nhut, en train de compulser des rapports officiels de l’US Air Force qui me convainquaient que la seule manière de gagner la guerre serait d’inventer une bombe qui, lâchée en plein milieu du Yankee Stadium, ne tuerait que les Italiens.
J’avais envie d’envoyer promener le gros machin que j’étais en train d’écrire sur la puissance de bombardement de l’US Air Froce. Quelques BD et des livres que j’avais publiés les années précédentes se vendaient très bien dans les librairies Stars and Stripes du Vietnam. Je décidai donc de sortir un magazine. Je le baptisai Grunt et au lieu de passer mes nuits dans les bars de Saïgon, je décidai de les passer à mettre en pages des poèmes, des bandes dessinées, des graffiti et des dessins pour faire un journal du même format que Playboy. Je le destinais aux soldats et je voulais leur donner quelque chose à quoi ils pourraient s’identifier.
Imprimé à Tokyo, le magazine comprenait cinquante pages de choses drôles et non violentes. Il y avait des vietnamiennes dans des poses subjectives. Nous avions une bande dessinée montrant des Marines atterrissant sur la place de Da Nang au milieu de filles vêtues d’un seul bikini. La légende disait : « Es-tu sûr que c’est ici qu’on devait attaquer ? » Il y avait aussi une rubrique d’annonces. Question : « Je suis beau gosse et j’aimerais rencontrer une vietnamienne ailleurs que dans un bar. Comment Faire ? » Réponse : « Donne-lui rendez-vous ailleurs que dans un bar. » Une photo de speakers de la radio Viêt-Cong portait cette légende : « Notre attaque sur le PX de Cholon s’est soldé par la prise de 28 000t de riz, ce qui confirme que les américains n’ont pas assez de vivres pour nourrir une division pendant un an. » Et on nous envoyait aussi des quatrains : « Il y avait un Marine à Da Nang qui rencontra un fille à Nha Trang. Il eut un choc en regardant sa montre. Il était trop tard pour soigner ce qu’elle lui avait refilé. »
Des conneries de ce genre. Rien de sensationnel. Rien de bien subversif. Mais je manoeuvrais en terrain miné. Je n’ai jamais négligé mon travail à CHECO, mais on a mis des micros dans mon bureau. On a fouillé mon appartement de fond en comble et soudoyé la femme de ménage dans l’espoir de pouvoir m’épingler.
Personne n’avait le droit de mourrir
En février 1968, dix mille exemplaires de Grunt étaient diffusés dans les kiosques à journaux. C’était un succès. Les soldats m’envoyaient des poèmes, des dessins et des photos. Des artistes m’ont offert leurs services. Je n’avais aucune difficulté à sortir un numéro par mois et, au troisième, Grunt se vendait à trente mille exemplaires. Ca ne me rapportait pas d’argent, mais je ne faisais pas pour le fric.
Pour moi, Grunt était une thérapie. Peu importait ce que j’écrivais dans mes rapports officiels, je ne pouvais pas taire ce que je savais être la vérité. On pouvait bien bombarder le Nord Vietnam jusqu’à remonter à l’âge de pierre, on pouvait même employer l’arme nucléaire, on n’arriverait jamais à se débarasser du tireur posté au bout de la piste de Tan Son Nhut, qui, d’ailleurs, coupait peut-être les cheveux des Gis pendant la journée. Pas plus que des filles des bars qui arrachaient des secrets aux Gis ou que des mamasans qui vendaient des drogues dures dans les casernes.
En 1969, je suis allé voir mon fils, hippie à Londres. En revenant, j’ai abandonné mon format en papeir glacé pour un tabloïd en papier journal, commes les livres de poche underground des Etats-Unis. Grunt Free Press imprimé à Saïgon par un officiel de l’Air Force vietnamienne qui avait accès au matériel de l’US AID. Et, dans le journal, personne n’avait le droit de mourir, ni dans les récits, ni dans les BD, ni sur les photos. Pas même un viêt-Cong. Après la journée à écrire sur les bombardements au Nord-Vietnam, au Laos ou au Cambodge, j’adorais rentrer chez moi et dessiner une bombe américaine arrivant sur la piste Hô Chi Minh et rigolant à quelques centimètres d’un Viêt-Cong terrorisé, avec un cartouche portant ces mots : « Poisson d’avril !! ».
Mais à part tous es gags, que mettre dans un magazine lu par tous les Gis qui faisaient un an de service dans un pays auquel ce graffiti, qu’on trouvait partout au Vietnam, convenait parfaitement : IHTFP (I Hate This Fucking Place).
L’ARVN en veut à l’artiste
D’abord, je commençai par acheter des photos de nus pour un dollar pièce à une agence de Tokyo. Rien que du cul et des nénés orientaux. Au Vietnam, les soldats avaient une semaine de perm par an (R&R). A l’exception de quelques irréductibles, ils ne passaient pas leur temps à examiner les scènes des temples de Bangkok ou de Hong Kong. Il se mettaient au lit avec une fille.
Le sexe n’était pourtant pas réservé à R&R. Les types rencontraient des femmes asiatiques dans les bars ou dans les salons de massage ou des doigts magiques soulageaient leur petites douleurs, sans parler des stations de lavage de voitures où n’importante quel GI motorisé et pas trop fauché pouvait avoir un service complet.
La double page centrale de Grunt Free Press était un poster psychédélique exécuté par un artiste du front. La plupart traitaient de thèmes pacifistes et beaucoup portaient le symbole de la paix et de mystérieux messages calligraphiés dans le style psychédélique. Et il y avait toujours une femme nue. Ces posters étaient affichés partout. Les plus recherchés étaient l’œuvre de Tran Dinh Thuc, un étudiant vietnamien qui se révéla vite un « peacenik » convaincu. Sa participation à Grunt Free Press attira l’attention des autorités vietnamiennes, qui décidèrent de l’incorporer. Quand la nouvelle fut connue, les Gis le firent embarquer à bord d’un navire à destination de Darwin.
Un autre projet chaud : la querelle militaire de carrière-appelés. Ces derniers ne portaient pas les vieilles culottes de peau dans leur cœur. Leurs graffiti le résumait ainsi : « c’est une guerre faire à contrecoeur par des gars dirigés par des incapables, qui meurent pour des ingrats ».
Il y avait aussi des problèmes entre les blancs et les noirs, et tout le monde était chatouilleux sur la question que, quand Martin Luther King fut assassiné, la télévision des forces armées ne projeta que sa photo pendant trois jours. Sur la couverture de Grunt Free Press, on a publié un dessin représentant un soldat noir et un soldat blanc dans le même pantalon en train de se flanquer des coups de poing. Le blanc disait « Dis donc ! pourquoi qu’on se bat ? » et le noir répondait : « J’sais pas. J’ai oublié. »
Grunt Free Press fouillait aussi dans des affaires pas propres. On a enquêté sur un gérant de mess escroc, sur la mafia en kaki et sur la vraie mafia, sur les changeur indiens, sur les contrebandiers, sur les enquêteurs malhonnêtes, sur les trafiquants d’armes et les trafiquants de drogue. Sur tous ceux pour qui le Vietnam était une vache à lait qui rapportait plus de 20 millions de dollars par an. On a aussi gratté un peu au sein du gouvernement vietnamien, où la corruption était telle qu’il suffisait d’autoriser sa femme à abandonner 45 000 dollars à la table de poker de la femme du patron pour devenir chef de province.
Rock and roll vietnamien
Durant la dernière année de Grunt Free Press, magazine était très apprécié par les étudiants vietnamiens. A une époque, une centaine d’entre eux venaient chez moi danser sur les derniers des Beatles et des Stones que mon fils m’envoyait de Londres. Quand j’ai mieux connu ces gosses, j’ai publié quelques unes de leurs réflexions, comme celle-ci : « Avant que vous commenciez à bombardez le Nord Vietnam, il n’y avait pas de Nord Vietnamiens ici. Quand vous ne serez plus là, ils n’auront pas d’excuse pour rester. »
J’ai fait un reportage photographique sur un groupe de rock and roll cent pour cent vietnamien – cheveux longs, coliers de perles, symbole de la paix et tout le toutim – qui jouait pour les Gis dans un club de Plantation road. Un peu grâce à Grunt Free Press, ces jeunes jouissaient d’un grand prestige auprès des jeunes vietnamiens qui formaient une sorte de mouvement pacifiste hippie. Deux mois après la parution de mon reportage, une bombe a explosé sur la scène du club où ils jouaient. La chanteuse à perdu une jambe. Cela signifiait la fin du rock and roll vietnamien et étouffait le flower power dans l’œuf.
Malgré tous les efforts d’un clan très puissant pour me couper les ailes et la volonté du MACV d’interdire Grunt Free Press, j’ai pu en poursuivre la parution jusqu'à mon départ, en 1971.
Aujourd’hui vingt ans après, je suis convaincu que la raison pour laquelle nous avons perdu la guerre est plus à rechercher dans mes bandes dessinées que dans mes rapports pour CHECO.
(Source texte et image revue "NAM" éditions Atlas)
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Salut à tous!!
Voici quelques liens pour télécharger en fichier Adobe des exemplaires du magazine « Grunt Free Press ».
Grunt 1st issue 1968:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_1st_issue_1968.pdf
Grunt 2nd issue 1968:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_2nd_issue_1968.pdf
Grunt 3rd issue 1968:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_3rd_issue_1968.pdf
Grunt 4th issue 1968:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_4th_issue_1968.pdf
Grunt 3rd issue 1969:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_3rd_issue_1969.pdf
Grunt march issue 1970:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_march_1970.pdf
Grunt may/june issue 1970:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_may-june_1970.pdf
Grunt july issue 1970:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_july_1970.pdf
Grunt august/september 1970:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_august-sept_1970.pdf
Grunt october/november 1970:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_oct-nov_1970.pdf
Grunt december 1970:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_december_1970.pdf
Grunt january issue 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_january_1971.pdf
Grunt february issue 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_february_1971.pdf
Grunt march issue 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_march_1971.pdf
Grunt april issue 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_april_1971_.pdf
Grunt may 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_may_1971.pdf
Grunt june issue 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_june_1971.pdf
Grunt july issue 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_july_1971.pdf
Grunt august issue 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_august_1971.pdf
Grunt novembre issue 1971:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_november_1971.pdf
Grunt volume 1 n°6
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_vol_1_no_6.pdf
Voici quelques liens pour télécharger en fichier Adobe des exemplaires du magazine « Grunt Free Press ».
Grunt 1st issue 1968:
http://www.craigsams.com/pages/grunt/grunt_1st_issue_1968.pdf
Grunt 2nd issue 1968:
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Grunt 3rd issue 1968:
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Grunt 3rd issue 1969:
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Grunt march issue 1970:
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Grunt may/june issue 1970:
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Grunt july issue 1970:
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Grunt august/september 1970:
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Grunt october/november 1970:
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Grunt december 1970:
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Grunt january issue 1971:
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Grunt february issue 1971:
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